Vous aviez bien remarqué ce matin une ou deux cigognes venues chasser la grenouille au bord d’un étang, dans la campagne dessinée lors de notre balade sur la route du bleu au sud Portugal, mais ce que vous allez découvrir plus loin, dépasse largement tout ce que vous pouvez imaginer en pensant aux cigognes alsaciennes de vos cheminées : vous vous retrouvez au pied d’un véritable habitat collectif des ces adorables oiseaux, qui, ayant littéralement envahis un groupe d’eucalyptus, les ont couverts de nids, et vous accueillent par un formidable concert de craquettements.
L’occasion rêvée pour vous exercer au croquis naturaliste et à l’observation de cette colonie !
Certes, vous n’avez aucune prétention en vous arrêtant pour ce projet (les véritables et talentueux naturalistes dont vous admirez aquarelles et croquis pourraient sourire en vous voyant hésiter), mais vous êtes là pour vous faire plaisir, et c’est ce qui compte avant tout : la jubilation d’ajouter à votre carnet une telle page de vie fait partie des joies en voyage dont il ne faut pas vous priver.
Et puis, même si ce n’est qu’une étape dans votre journée, elle vous apporte un instructif moment de détente où je vais expliquer comment réussir ces volatiles à tous les coups, avec le dessin de deux ou trois traits qui peuvent en les modifiant s’adapter à tous les oiseaux qui peuvent passer, il suffit d’observer.
Car, pour le dessin animalier, il faut bien observer, parfois dessiner les contours (presque toujours en mouvement, qui sont plus ou moins difficile à mémoriser), parfois c’est par les volumes et les formes globales qu’on arrivera le plus à se rapprocher de son sujet, auquel il suffira d’ajouter quelques détails pour facilement l’identifier.
Mais ceci n’est qu’un point de vue généraliste, tout dépend évidemment du sujet !
Je me suis ainsi souvent amusé à saisir des oiseaux fortuitement rencontrés, il faut dire que c’est passionnant et je comprends tout à fait celles et ceux qui y vouent leur existence.
Qu’ils soient sauvages ou de basse-cour, en voici quelques-uns plus ou moins vite faits (selon leur disponibilité à bien vouloir poser en passant), l’enseignement qui en résulte étant que si on apprend à bien mémoriser formes, traits et couleurs, pour les dessiner on est bien moins embêtés ! La couleur s’ajoute souvent dans la foulée, on peut même la poser en donnant les dessinant sur le papier quand on a l’habitude bien sûr, mais pourquoi quand l’occasion se présente, ne pas essayer ?
Une simple poule de basse-cour, un sujet que vous retrouverez parmi tant d’autres si vous venez peindre en été lors des stages en Jura Oriental…
Nous étions justement en train d’y dessiner ces génisses quand cette buse est passée, il est bien évident dans ce cas que l’on change vite de sujet, la buse disparaissant, les vaches quant à elles étant toujours en train de brouter !
Un dindon vite croqué dans la même basse-cour que celle de la poule qui nous avait bien amusés.
Au bout du lac de Saint-Point cette fois, toujours en Jura oriental : cette petit poule d’eau aussi nous avait bien amusés en faisant sa toilette sur son bout de rocher !
Même les cygnes ce jour-là étaient venus poser, et je me souviens que j’avais expliqué comment ne pas se faire piéger dans le dessin de leur cou recourbé (j’ai failli écrire « Courbet », tellement dans ce coin-là on ne peut l’oublier) !
À propos de cygnes voilà une « parente pas si éloignée » : là, changement d’ambiance, on est au Québec en automne, et je m’étais régalé à dessiner ces oies bernaches qui se posaient par centaines dans les prairies au cours de leur migration vers le sud.
Finalement, les oiseaux, c’est très agréable à dessiner. Même ces vautours à la grise mine me paraissaient sympathiques sur le bord de la piste au Ghana lorsque je réalisais ma fameuse « route des perles de verre Krobo » !
Enfin, pour terminer, ces croquis de rapaces et d’un grand duc qui nichait dans les falaises autour de l’Aven Noir (voir « L’aven aux merveilles« ) et qui venait sur son rocher même en plein jour, comme si vraiment la lumière ne pouvait le déranger. Je pourrais partager avec vous bien d’autres aquarelles et croquis d’oiseaux (souvenez-vous des goélands qui venaient nous voler nos pique-niques pour celles et ceux qui faisaient avec moi le stage de Bretagne, on les avait aussi dessinés), mais pour aujourd’hui j’en reste là, en attendant la suite dans la campagne d’Alentejo de notre « route du bleu »…
micheline vaudenay
cette rencontre avec les cigognes reste dans mon souvenir comme un moment magique où nous nous sentons même importuns, dans la vie de ces oiseaux qui rejoignent leurs nids et leurs petits. Et ces instants magiques, on en trouve souvent dans nos voyages avec toi, Alain. Et nous espérons toujours en retrouver d’autres. Mais c’est surtout grâce à l’état d’esprit que tu arrives à nous donner qui fait que nous pouvons apprécier à leur juste valeur des événements que certains trouveraient anodins, comme la rencontre de ces arbres à cigognes.
Maintenant je vais m’exercer à dessiner ces oiseaux, j’espère en retrouver en juin.
Alain-MARC
On verra si cette année on a le temps , j’ai bien envie qu’on s’y arrête ne serait-ce que 1/2h pour voir si la colonie est toujours là, et y faire un petit croquis avant de repartir. Je ne sais pas si on pourra le faire car j’ai aussi un projet encore plus intéressant pour vous lors du circuit de cette journée, mais si on pouvait faire le tout, ce serait encore plus formidable !
Nicolas globe croqueur (et photographe)
Ta publications me donne une idée de publier à mon tour sur mes quelques croquis animaliers, que se fut à la ménagerie du jardin des Plantes à Paris lors d’une sortie avec Cécile Alma-Filliettef, que ce fut avec toi en Provence (les exercices sur les chiens du chenil voisin de notre lieu de pique-nique en 2016 ou le cigognes sur l’Etang de Berre), que ce fut des vaches broutant dans les près dans le Jura Oriental à côté de la maison de Christiane, sans oublier Louna, la chienne de Christian et Fabienne Colin que j’ai croqué lors d’une sortie sur Veules-les-Roses, et sans oublier non plus les quelques animaux croqués au zoo de Cazela à l’Ile-Maurice (endroit dans lequel « rédisent » des lions blancs).
Alain-MARC
Oui, très bonne idée Nicolas ! Fais-nous cela, c’est vrai qu’on s’était régalés la matinée des chiens de la SPA des Baux en Provence où nous avions aussi peint dans l’oliveraie !
Nicole GUENIN
Je nous y vois encore, près des arbres à cigognes! c’était non pas il y a …5 ans mais hier ! et je suis impatiente de savoir si j’ai toujours autant de problèmes avec les cous de ces oiseaux emblématiques et si peu fréquemment observés, (il est plutôt rare de voir un nid de cigognes en région parisienne!.)..J’ai beaucoup aimé tes dessins sortis tout droit de coups de crayons aux lignes entrelacées non terminées mais qui partent quelque part, loin vers un ailleurs, qui donnent naissance à un oiseau vivant., Vive les croquis pas finis, car tout ce qui n’est pas fini continue à vivre! Bises
Alain-MARC
Merci Nicole ! pas certain qu’on revoit les cigogne cette année car j’ai tellement à vous faire découvrir que je ne sais si on aura le temps d’y aller, mais si on peut oui, même avec un tout petit croqui on va essayer de l’y arrêter !
La Vieille Marmotte
Votre poule me semble tout droit venir de la grande peinture chinoise.
C’est ce que j’aime dans vos aquarelles.
http://www.chine-culture.com/peinture-chinoise/xieyi.php
Alain-MARC
Oui, très intéressante cette page de la peinture chinoise ! Et si mes poules vous inspirent, c’est normal : je pense comme Xieyi qu’il faut dessiner l’essence des êtres et des choses avant tout !
Elizabeth
J’ai eu l’occasion de dessiner des oiseaux de bord de Loire et j’y ai pris grand plaisir, mais… c’était à partir de photos! trop facile!
Par ailleurs, j’ai un guide des oiseaux d’Europe réalisé uniquement avec des croquis et des aquarelles, c’est un vrai régal pour les yeux en plus d’être utile pour les identifier. Tes croquis sont saisissants de vie; cette dernière série de billets est très intéressante, c’est une bonne idée de reprendre tes aquarelles par thèmes. Merci. A bientôt pour le prochain billet qui m’attend!
Alain-MARC
Ce qu’il faut faire, c’est bien mémoriser les formes simples et les « conjuguer » en apportant un détail ou deux, on y arrive assez vite à force d’observer…