La théorie du surplomb (Parabole de Liaucous, 3ème épisode)

La théorie du surplomb

« Le surplomb » Aquarelle, encre et pigments sur papier kraft 120 x 120 mm

Remettre totalement en question notre perception du monde

 nous ramènerait certainement à l’essence même de la peinture…

Croyez-moi, ce que j’ai à vous dire à travers « La parabole de Liaucous » est important !

C’est même bien plus important que quelque extraordinaire secret d’atelier qui vous apporterait une formidable solution technique, car c’est après avoir compris la nécessité d’un réel changement de perception, de « vision » du monde, que pourra s’affirmer votre véritable espace de création.

La technique ne sera ensuite qu’un outil nécessaire à son expression.

Bien sûr, je m’adresse en priorité ici, à celles et ceux qui se sont entièrement, « vitalement », engagés (es) dans une vocation picturale, mais tout le monde peut y trouver motivation et matière à réflexion.

René HUYGHE a écrit dans « L’art et l’âme » (le reprenant par la suite dans « De l’art à la philosophie » en se référant à Bergson) :

« Le style, pour l’écrivain aussi bien que pour le peintre, est une question non de technique, mais de vision. Il est la révélation, qui serait impossible par des moyens directs et conscients de la différence qualitative qu’il y a dans la façon dont nous apparaît le monde, différence qui, s’il n’y avait pas l’art, resterait le secret éternel de chacun. »

Problématique déjà abordée (par symboles, via ferrata, et rétrospective 2018 interposés) dans le 2° épisode de « La parabole de Liaucous », qui met l’accent sur la nécessité de « changer de point de vue », de chercher d’autres « perspectives », d’autres lieux d’observation de l’existence, pour aborder les territoires de la création.

Mais cela n’est pas suffisant : il faut véritablement se dépasser dans tout engagement pictural pour accéder à d’autres plans de « conscience créative », ce que je compare pendant notre progression sur les falaises de calcaire au « passage du surplomb », à la « transcendance », étapes nécessaires pour échapper à une affirmation plastique sclérosée, figée (fût-elle nuancée d’une apparente virtuosité technique), pour développer d’intuitives gnosies.

Les images sont d’abord mentales avant de prendre corps dans la matière du tableau. Je reviendrai plus tard sur les processus éveillant à l’intuition créative, permettant ces « passages de surplomb », favorisant une possible « transcendance » dans la démarche et l’acte pictural. Je définirai mieux à quoi cela correspond.

Pour l’instant, je me limite à des métaphores que j’exprime dans l’ascension de la paroi tout en évoquant mes activités du deuxième semestre de l’année écoulée.

Mon « moi » (mais c’est le lot de chacun), déroulant son aventure dans le temps aussi bien que son cheminement dans l’espace, qui reste jusqu’à présent assujetti aux deux dimensions de l’horizontalité et de la verticalité, concept à dépasser pour en explorer d’autres notions.

Le préalable en est incontournable : par-delà l’effort nécessaire à toute progression, avant de parler dépassement et transcendance, le sens que l’on donne à ce que l’on fait (aussi bien dans l’espace que dans le temps) conditionne notre itinéraire et favorise ou entrave notre ascension, il en est ainsi en art comme dans l’existence…

(En vous mettant plein écran vidéo, vous serez davantage dans l’action)

En résumé :

Le premier épisode de « La parabole de Liaucous » est ici

Le second épisode de « La parabole de Liaucous » est ici

Le troisième épisode de « La parabole de Liaucous » est ici

Le quatrième épisode de « La parabole de Liaucous » est ici

Le cinquième et dernier épisode de « La parabole de Liaucous » est ici

14 Responses

  1. « Vivre le sens de chacun de nos pas dans l’existence »…
    Merci d’avoir transcendé d’aussi haut la falaise, afin de nous en faire image…

    • Alain-MARC
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      Merci à vous Jean-Pierre pour l’écho fait à mon billet, qui prouve l’authenticité également, de votre quête personnelle !

  2. Mary Anne-Marie
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    Superbe métaphore….Images impressionnantes …
    j’adore l’ombre portée de ton corps avançant sur le fil pas à pas .
    Et bel hommage à ton père.: 3 expositions pour lui en 1an , voilà de quoi aider à faire connaître et revivre son oeuvre. Bravo Alain

    • Alain-MARC
      | Répondre

      Merci Anne-Marie, il est vrai que nous avons réalisé le maximum de ce qu’il était possible de faire pour papa en une seule année avec les moyens que nous avons en ce moment, c’est à dire aucun ou presque. Je tiens cependant à remercier la municipalité de Bozouls et les personnes impliquées, Casimir Ferrer et son association, et Aveyron Culture et ses élus d’avoir promu et soutenu ces expositions, car seul on n’arrive pas à grand chose. Mais les organismes de presse les plus importants de la région n’ont simplement pas fait leur travail sauf Le Petit Journal (journal local très dynamique), alors que Centre Presse, Midi Libre et La Dépêche du Midi concernant la dernière expo à la Galerie Foch n’ont même pas fait d’article bien qu’ils aient communiqués et dossiers de presse, nous le déplorons, que ceux-là ne s’étonnent pas si les gens se détournent pour d’autres sources d’information !

  3. bille
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    bravo et tres interessée par ton point de vue, je pense souvent comme toi, que la creation se fait tout d’abord dans la tête, avant d’arriver à projeter sur un support. Je dis souvent, observer, penser à ce quevous voulez , etvoyez dans votre tête ce que vous voulez realiser avant de vous lancer. Les cordes, et les securites, nous les avons aussi grace aux techniques qui sont nos moyens intermediaires. Mais je dis souvent essayez, n’ayez pas peur, vous ne risquez pas de tomber, et oui, Il faut tout essayer. MERCI
    DE TES TEXTES à bientôt pour le prochain!! Merci
    Annie Claude, jeanne

    • Alain-MARC
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      Oui, tu as raison, Annie, c’est ce que savent ceux qui sont dans une réelle expression !

  4. micheline vaudenay
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    J’ai l’impression que tout ce que je fais, maintenant, ce n’est que de la technique. Pour m’exprimer il faudrait que je grimpe sur ton fil et que j’avance… Je n’en suis pas encore au surplomb !!
    Est-ce que tes textes pourraient être « vus » ? Je comprends ce que je vois beaucoup mieux que ce j’entends. Un texte écrit, que l’on peut lire et relire n’importe où ‘importe quand serait une bonne chose, en tout cas pour moi. Qu’en penses-tu ?
    Mais ces vues sont impressionnantes et très belles. Vivement le prochain épisode.

    • Alain-MARC
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      Non, Micheline, ce que tu fais n’est pas que de la technique ! Dans la part de ta personnalité qui s’exprime à travers ce que tu fais, il y a aussi une petite part de ce qu’il y a « derrière le surplomb ». Tu te sers simplement de la réalité comme support pour rendre visible cette part infime d’une « chose » très difficile à saisir et à traduire, et c’est déjà très important, même si ce n’est que le début de quelque chose de bien plus passionnant ! Et puis tu sais, plus on a de technique pour exprimer son art (c’est à dire la part la plus subtile et insaisissable de cette « énergie » que nous ressentons intuitivement à partir d’un certain moment de création et qui n’a pas grand chose à voir avec un concept purement intellectuel de l’art), mieux c’est !
      Aussi, cette « première étape » sur le chemin des démarches créatives profondes est essentielle comme nous le verrons dans le dernier épisode de « La parabole de Liaucous ».
      Alors oui, mes textes pourraient être « vus », si je réussissais mieux ma peinture. Car la « vraie » peinture n’a pas besoin de discours, elle est le « discours » même (y a-il un mot pour exprimer ce que la peinture seule peut exprimer ?), c’est pour cela qu’il est très difficile pour un peintre (et même impossible dans la plupart des cas) de parler de sa peinture. Il peut simplement évoquer son intention, comme j’essaie de la faire…

  5. colette MAYEUR
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    palpitant….nous faire vibrer pour mieux ressortir nos impressions????

    belle technique!!!

    • Alain-MARC
      | Répondre

      Oui, tu as raison, il est vrai Colette que tout cela peut paraître un peu abscons pour bien des gens qui n’ont pas eu l’occasion de se poser certaines questions par rapport à l’engagement créatif, mais je pense qu’en allant un peu au fond de nos ressentis et émotions, on peut mieux comprendre toutes les sortes de cheminements qui permettent d’aller « plus loin ».

  6. « Vivre le sens de chacun de nos pas dans l’existence ». Effectivement, cette phrase prend son sens quand on a reçu tout au long de sa vie, un apport culturel suffisant pour ensuite pouvoir progresser, quelque domaine que ce soit. Merci de nous éclairer par tes activité d’aquarelliste-peintre, de maître de stages (non seulement des moments d’apprentissage, mais aussi d’amitié), de spéléologue, de randonneur et de parapentiste. Et merci, aussi, de me donner de l’inspiration, surtout quand je traverse des moments de doute.

    • Alain-MARC
      | Répondre

      Ne t’en fais pas Nicolas, le doute est la preuve de l’appréhension des terrains nouveaux ! Et les terrains nouveaux sont la preuve de l’avancée (que l’on doute de soi, de son travail, des autres, de bien des choses en fait), des espaces de cheminement qui prouvent le chemin accompli en même temps que celui à accomplir. Le doute est important pour se reposer les questions qui y sont liées et se redonner confiance. Il est salutaire, c’est pour cela qu’il faut le percevoir positivement, car il préfigure les nouvelles avancées. Alors, tu verras, je suis sûr que cela va se traduire par du tout bon !

  7. jumelle
    | Répondre

    Quel belle descendance….. là tu découvres la VERTICALITE de l’être… la réalisation !! hé oui une grande sagesse !!!
    heureuse de te trouver sur ce chemin très très spirituel !!!
    je t’embrasse et suis ton parcours s à travers tes mails à défaut de venir peindre à tes côtés !

    belle amitié du coeur

    christine

    • Alain-MARC
      | Répondre

      Merci Christine, continue toi aussi ta belle quête d’authenticité créative, cela ne peut déboucher que sur de nouveaux territoires de lumière, ayant pour nous le nom de « beauté » !

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