De Tokyo à Laval : une carte postale pour vous !

En moins d’une journée, je vais de Tokyo à Laval, vous avez vu si vous avez entièrement lu mon billet précédent, combien est magique cette possibilité de franchir des milliers de kilomètres en quelques instants grâce aux immersions virtuelles qui laissent loin derrière elles les plus récentes versions de Google Earth !

Le festival Laval Virtual à l’Espace Mayenne :

Et me voici dans la plus formidable des rencontres de haute technologie (cette fois réellement), au Laval Virtual, un festival de penseurs, de créateurs, de chercheurs, d’universitaires du monde entier spécialistes des technologies et économie XR Réalité étendue » : réalité augmentée, mixte, et virtuelle, vidéo 360°, etc.)

Formidables échanges avec des gens qui ne me rient pas au nez quand je leur parle de mes projets, de ce que je fais déjà.

La carte postale augmentée promotionnelle de RA’Pro où l’on voit mon « Aragonite Bleue II »

Hors, petit clin d’œil, sur le stand du CNXR (Conseil National de la XR, dit CNXR, qui a pour but de fédérer, structurer et développer l’excellence française dans ce domaine) : je découvre la carte postale promotionnelle de RA’Pro (l’Association Francophone de Promotion de la Réalité augmentée, merci Gregory Maubon, son président, et à son bureau directeur de m’avoir permis l’accès à cette fanifestation) sur laquelle est mise en valeur ma création « Aragonite bleue II » qui illustre sur la carte la création artistique dans cet usage particulier des Réalités mixtes, image de mon travail entourée de trois autres photos dédiées à l’industrie, à l’enseignement et au ludique, ainsi qu’à la vulgarisation scientifique.

La foule des visiteurs du festival « Laval Virtual »…

Pas étonnant qu’on arrive à mieux comprendre mes recherches créatives ici (où on regarde vers l’avenir) que bien plus souvent ailleurs, d’autant plus que mes contacts et échanges avec nombre d’exposants, d’intervenants, sont très enrichissants, constructifs, et que généralement nos centres d’intérêt, questionnements et regards prospectifs sur le futur créatif, se rejoignent.

Je venais juste d’essayer (tellement mon anglais est nul) 😄 de suivre une conférence (imaginez mes efforts) de l’école de Réalité virtuelle de Berlin sur l’espace germanique, juste à côté : un régal quand même (car j’ai réussi à comprendre l’essentiel), de voir que les plus passionnantes et récentes études dans ce domaine servent la médecine, la recherche fondamentale, mais aussi (et c’est une intéressante contradiction à observer, car elle y contribue), à lutter contre le lourd poids carbone que représente l’émission CO2 générée par l’aviation, l’automobile, l’industrie, et donc, celui généré par le numérique, pire encore les IA.

Accompagnez-moi pendant 6 minutes dans les allées de l’Espace Mayenne…

Et un vrai bonheur au milieu de ces têtes pensantes (et agissantes autant que bien faites), de voir tellement de jeunes (brillantissimes futurs contributeurs au devenir de notre planète) prendre à bras le corps tous ces problèmes, dont je suis plus convaincu encore en discutant avec eux !

Même chose pour les jeunes artistes des 4 coins du monde qui étaient pour partie non loin de là (au « Recto-Verso ») à écrire de belles pages préfigurant l’art de demain (j’y reviens plus bas)…

Car vous le savez si vous me suivez depuis un certain temps, la passerelle que j’essaie d’établir entre la tradition picturale et les avancées numériques les plus récentes (où viennent de plus en plus se greffer les IA génératives) est justement d’utiliser ces technologies, leurs algorithmes, leurs processus et protocoles, pour nous ramener à l’humain : utiliser ce qui nous en éloigne pour le retourner à notre avantage, ou en tout cas, pour nous aider à une réflexion et une action plus objectives, rationnelles, et approfondies, sur l’interaction personne-machine dans la relation à l’art et à la créativité.

Parfums de l’Égypte Ancienne : j’ai eu le plaisir de tester ce voyage multi sensoriel qui mêle technologie et culture pour offrir une expérience unique, plongeant les visiteurs dans l’atmosphère de l’Égypte antique grâce à la réalité virtuelle. Le voyage combine visuels, sons et senteurs pour transporter les utilisateurs à travers le temps, avec une précision historique réalisée en collaboration avec l’Université Paul Valéry Montpellier 3. L’expérience est enrichie par des environnements en 3D, des animations dynamiques et des parfums inspirés de l’Égypte antique, créés par OLFY et Nez’Bulleuse. Cette initiative collaborative rend l’histoire vivante, interactive et accessible, offrant une aventure mémorable, déjà offerte aux visiteurs du Musée égyptien du Caire, on aurait tout à fait pu y réaliser des aquarelles magnifiques !. 

Parce que « la créativité ne provient pas du calcul, mais de l’expérience, de la douleur, de l’amour et de l’espoir”, et qu’il faut conserver cette initiative née de nos sentiments et de notre relation au monde puisant ses racines jusqu’aux origines mêmes de l’humanité.

Le progrès doit donc être mesuré non seulement en données, mais en sentiments, en émotions et ressentis donnant plus de profondeur justement à cette humanité qui nous confronte aujourd’hui à son propre questionnement. Non parce que nos valeurs les plus profondes ne peuvent être programmées, mais parce que les programmes peuvent réhabiliter ces valeurs pour les raviver dans un monde où les algorithmes ont de plus en plus d’emprise sur nous (en tout cas, c’est ce que je pensais déjà quand je créais il y a 6 ans ma première peinture augmentée, qui prenait vie sous nos yeux, téléphone en main pour voir l’invisible se détacher d’elle en posant déjà cette question) ! Maintenant, après ma peinture, c’est la formation en carnets, en aquarelle de voyage, mais aussi leur réalisation en tant que telle qui doit pouvoir profiter de ces avancées sans renier ses origines, et nos concepts vont faire un sacré bond en avant !

Mon aquarelle sphérique dématérialisée et interactive « Tik’al (Mayan memory 1 » dans mon atelier, juste après l’avoir réalisée : on peut la déplacer du bout des doigts et l’agrandir jusqu’à entrer à l’intérieur pour ressentir et entendre ce que j’ai moi-même ressenti, lorsque, sur la terrasse de la pyramide des Masques, je dessinais en perspective équirectangulaire les esquisses de ce qui allait devenir ce souvenir « vivant », interactif, synesthésique et artistique, de voyage. Imaginez si vous pouviez donner à vos pages de carnet ce pouvoir : transporter les gens au sein même de votre vécu au moment où vous l’avez vécu, avec vos émotions, sensibilités, et ressentis personnels !

Bien sûr, quand je parle de mes recherches et investigations carnettistes numériques et hybrides mêlant tradition et haute technologie à des carnettistes,  ils ne voient pas le rapport avec notre pratique séculaire (je dis « notre » parce que je sais suffisamment dessiner et peindre pour savoir de quoi je parle, puisque c’est ma profession artistique dont je vis depuis plus de 55 ans, que j’ai enseignée dans des cadres très différents, – et dont vivait mon père avant moi -).

Ils n’en voient ni l’intérêt ni l’attrait, ils pensent même à une dénaturation de leur art quand ce n’est pas pure indifférence, pensant que cela ne les concerne tout simplement pas du tout. Et cette attitude (que je comprends parfaitement) est naturellement celle de nombreux jurys (pas tous) de salons carnettistes trop ancrés dans leurs certitudes d’ouverture d’esprit autant que de justesse et d’objectivité en matière de jugement artistique (en particulier le plus représentatif d’entre-eux dont je suis l’un des exposants pionniers, mais dans lequel j’ai décidé de ne plus mettre les pieds depuis un bout de temps – vous trouverez facilement lequel dans ce journal en remontant quelques années en arrière -), je démontrerai plus tard en quoi ce que je prône peut être si merveilleux et utile pour les carnettistes d’aujourd’hui et de demain…

…Pourtant, mon expérience ne date pas d’hier : ici, sur cet extrait d’un article qui m’est consacré dans le « Manuel du carnet de voyage » paru aux Éditions du Chevalet l’année dernière, je suis avec deux moines tibétains en train de dessiner notre traversée de la rivière Yarlung Tsangpo pour nous rendre au monastère de Samye au Tibet. 

Ce sera le contraire de cette inutilité supposée d’autres technologies hybridées à celle du graphisme, de la peinture, de l’écriture, et du papier, contraire que prouverai au sein même de la chapelle : je l’ai démontré ailleurs, en des lieux et circonstances tout aussi crédibles (et je le répète, sans le moindre recours à l’IA générative).

Mais pour aujourd’hui, au moment où se lève un soleil porteur des espoirs les plus fous, je repars à la rencontre de ceux qui font le monde de demain (dont je veux qu’il soit beau et où j’espère ajouter ma petite à pierre l’édifice), et je partage avec vous quelques-unes de mes découvertes, vous verrez que science, technologie et poésie quand elles vont de pair, nous ouvrent des univers fantastiques…

Ici, Thomas de Villefroy qui m’accompagnait à Laval est en train de découvrir l’œuvre singulière de la jeune artiste Alma Oskouei, venue d’Iran : « Taroôt », qui est une expérience immersive unique en réalité mixte pour un seul utilisateur. Une découverte du monde sensible de la jeune artiste qui explore le patrimoine, la transmission, et le temps. À partir de souvenirs d’enfance, Alma vous fait entrer dans l’intimité d’une histoire où passé, présent, et futur se mélangent, et où, à partir des cartes que vous tirez sur la table votre personnalité se mêle à ce récit intemporel au bout duquel vous repartez avec une tisane spéciale adaptée aux circonstances de votre vécu pour accompagner la fin de l’expérience…

XR et art, le festival Recto – Verso :

On reproche presque toujours au numérique son manque d’âme, de profondeur, d’humanité. C’est tout à fait normal puisque le numérique n’est qu’un outil au service de ce que nous en faisons, et que si n’avons vu que des choses sans âme produites par lui, nous ne pouvons penser autrement.

Hors, après avoir eu une idée de ce qui se fait de mieux dans l’univers de la XR, ouvrant d’immenses avancées dans le domaine du divertissement, de l’enseignement, de la science, de la technologie, et de la recherche à Laval, j’ai abordé celui de la création artistique dans l’espace réservé au festival d’art immersif et interactif Recto – Verso, et je n’ai pas été déçu !

Voici l’interview d’une étudiante en arts et écriture de l’université Paris VIII, Alizée Tsonivar Banuchyan venant d’Arménie. Vous allez découvrir son univers et rencontrer un monde poétique, émouvant et sensible très touchant, vous prouvant que l’art et la poésie ne sont pas incompatibles avec la haute technologie :

Alizée nous présente son installation performative qui nous plonge dans les réflexions fragmentées d’un poète perdu dans son tumulte intérieur, le monde intérieur d’Alizée…

Ma conclusion par rapport à ce que j’ai vu est que nombreux sont les jeunes artistes qui portent déjà haut le flambeau d’un art heureux, vivifiant, sensible et beau, apte à nous faire réfléchir et nous enchanter, différent de tout ce que l’on connaît aujourd’hui, et qui s’oppose complètement selon ma perception à nombre d’expression stériles et prétentieuses dite d’art « contemporain ».

Je vous ai aujourd’hui parlé de ce qu’est la XR et de mon ressenti vis-à-vis d’elle à partir de Laval Virual, je vous parlerai dans un prochain article de ce que je pense des IA génératives et des IA tout court pour la mise en perspective de ce que nous, artistes, pouvons en penser au jour d’aujourd’hui…

Pour finir, un petit rappel : il me reste 2 ou 3 places dans le stage carnet de voyage aquarelle « La Provence des peintres de la lumière » (tout à fait physique et réel celui-là), qui se déroulera du 25 au 31 mai prochain près de Salon-de-Provence, n’hésitez pas à m’en demander les informations et à nous rejoindre, pour vivre en toute simplicité une semaine de pur bonheur ! 

8 Responses

  1. GIUGE
    | Répondre

    Non seulement j’admire toujours ce que tu fais mais encore plus ta foi et ton ardeur à bousculer le monde de l’art et apporter tes expériences à l’édifice !! 👍😘 Michele Giuge

    • Alain-MARC
      | Répondre

      Merci, Michèle, oui, effectivement, je m’en donne pour faire avancer les choses et vous en faire profiter toutes et tous ! Ce qui me fait plaisir, c’est que petit à petit, avec ceux qui m’accompagnent dans ce regard vers l’avenir non seulement ils avancent, mais ils construisent du positif indispensable pour endiguer tout ce dont nous menace ce même avenir…

  2. ROBERT FRANÇOISE
    | Répondre

    Que voilà récompensé un travail mené d’arrache pieds
    Félicitations

    • Alain-MARC
      | Répondre

      Merci, Françoise ! Il est vrai que c’est un gros travail depuis des années dont je vois maintenant les applications possibles en de nombreux domaines créatifs… Car il ne s’agissait pas seulement pour moi d’apprendre et de développer à ma façon une nouvelle forme d’art (qui ne contredise pas celui que je pratiquais déjà, encore moins son concept et ma démarche), mais qui pouvait aussi être adopté par les gens qui me suivent avec le moins d’impact possible sur la planète, et dont l’apprentissage puisse être appliqué à toutes ses variantes.

  3. Nicolas Dürr
    | Répondre

    Non seulement ton insatiable curiosité nous incite, nous même à découvrir les évolutions, mais tu contribue à en être un des acteurs.

    https://croqueurdenature.blog/2025/01/12/liste-des-publications-dalain-marc-en-2025/

    • Alain-MARC
      | Répondre

      Merci, Nicolas de faire partie des relais qui rappellent mes publications ! Car pas toujours facile de se situer dans une démarche et une communication durables dans ce monde où tout est éphémère, ou l’a oublié ce que l’on a vu le lendemain même où on l’a vu ! C’est comme cela que les valeurs que l’on défend peuvent perdurer un peu dans un monde où tout se dilue sans que les gens s’aperçoivent même qu’elles existent, et parfois même qu’ils perdent les leurs…

  4. Elizabeth Rochet
    | Répondre

    C’est toujours difficile d’avoir raison avant tout le monde. Même si j’ai un peu de mal à appréhender toutes ces nouvelles technologies, je suis contente que tu aies trouvé reconnaissance auprès de certains de tes pairs et que tu aies pu partager, échanger et approfondir tes connaissances. Tu dois te sentir moins seul ! Bien amicalement. Elizabeth

    • Alain-MARC
      | Répondre

      Merci Elizabeth, tu as tout à fait raison ! J’en ai tellement bavé avec le doute et le scepticisme (pour ne pas dire les critiques et le dénigrement) de bien des gens (y compris certains de mes proches qui ont peur que je me perde dans des voies sans issue – mais je ne leur en veux pas, car là, c’est par amitié -) que la pression était assez dure à supporter… Il m’a fallu une ténacité incroyable pour continuer à avancer en attendant que mon travail soit reconnu par des regards avertis de grande valeur, mais je sais au moins maintenant plus que jamais que ce que je fais est digne d’intérêt, et peut participer à la construction d’un monde meilleur sans rien renier de nos valeurs, bien au contraire. Un monde où justement, la société qui va subir les mutations liées à une certaine perversion des IA et de la manipulation, aura besoin d’outils et d’approches éthiques aptes à contrebalancer les effets négatifs de ce qui peut la déstructurer. Parce que ramener à l’humain ce qui doit rester humain avec les mêmes technologies qui peuvent le détruire dépasse largement le domaine créatif et formatif : c’est un problème très important pour les années à venir, y compris et surtout pour ceux qui mettent la tête dans le sable en défendant des approches complètement passéistes, inadaptées, et inapplicables pour les jeunes générations !

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