Voici l’une des sculptures de JEAN MARC exposées à La Galerie de Bozouls à partir de ce mercredi 4 juillet, que vous trouverez en photo dans un article de La Dépêche du Midi (et d’autres journaux), lors de la présentation à la presse de l’exposition « Jean Marc le forgeron humaniste » par Monsieur Jean-Luc Calmelly, maire, Conseiller départemental, et moi-même (qui représente la famille pendant toute la durée de cette exposition).
« Nom d’une pipe, nom d’un balai ! »
Que je vous parle un peu de cette sculpture, si vous ne connaissez pas l’œuvre de JEAN MARC : en fer forgé sculpté et soudé, d’une hauteur de 47 cm, elle fait partie de petits sujets caractéristiques de sa parodie la comédie humaine, où chaque visage, chaque paire de mains, chaque attitude, chaque élément, raconte une histoire souvent satirique, d’autre fois philosophique, parfois parodique, ou, comme ici humoristique, dans laquelle se dessine toujours derrière l’apparence de la forme, le fond d’une parabole, d’une métaphore, ou la moralité d’une fable.
JEAN MARC trouvait son inspiration partout, et la simple observation de la société depuis le pas de sa porte, lui suffisait à nous enchanter de personnages et d’historiettes qui offrent bien plus que le simple bonheur d’en découvrir l’aspect visuel.
Ici, pour « Nom d’une pipe, nom d’un balai ! » c’est une histoire banale et pourtant si instructive, comme savait les raconter mon père du fond de son atelier de Corde-sur-Ciel depuis le feu de sa forge et les coups de son marteau…
Dans la Grand rue où il a son atelier, et qui descend vers les portes médiévales de la ville, JEAN MARC observe les habitudes de son entourage.
Chaque matin, l’une de ses voisines balaie de bonne heure le devant de sa porte, attendant avec fébrilité un autre voisin qui va acheter son journal chaque jour à ce moment-là…
Quand il revient, elle l’interpelle :
« – Alors, les nouvelles sont-elles bonnes aujourd’hui ? »
Et l’autre de répondre :
« – Nom d’une pipe, vous savez quoi ? »
Puis la conversation s’engage sur l’actualité de tous les drames et de toutes les nouvelles qu’il tient à la main, dégénérant vite sur tous les commérages du quartier… :
« – Et si vous saviez encore ce que je vais vous dire ? » etc., etc.
« – Nom d’une pipe, ce n’est pas possible ! »
Notre voisin renchérit avec un nouveau « nom d’une pipe ! », auquel la gentille dame acquiesce par un magnifique « nom d’un balai ! », parce que son univers se limite aux horizons de son balai, ustensile derrière lequel se cache son existence, quand, de bon matin, il faut se recentrer, démarrer la journée en se donnant contenance et importance, exister, tout simplement exister, tout en découvrant les nouvelles du monde ou celles de son quartier à travers l’interprétation toute personnelle des premières lectures du quotidien local par son voisin (sa plus proche, économique, et facile source d’information).
C’est aussi une réflexion sur la transmission de l’information et de sa nature, son interprétation et son influence sur la vie des gens, que JEAN MARC aborde là. Bien avant que ne soit posée la grande problématique de la communication médiatique actuelle, l’apparition d’Internet, les enjeux d’influences et les « fake news », il se posait les questions fondamentales du devenir des moyens de communication, du rôle de l’information et de leur pouvoir au cœur de la société.
Ainsi en est-il des fables de mon père Jean MARC, qui nous rappelle combien le monde se résume à l’horizon des limites de notre propre univers, de nos connaissances, de nos aspirations, et à quel point, de la nouvelle la plus banale à la plus élaborée, on peut interpréter et agir différemment selon notre nature, notre culture, notre perception de la vie.
Un « voisin » comme nous en avons tous (si ce n’est que nous sommes nous-même le voisin de quelqu’un), tel qu’il apparaît selon JEAN MARC.
Quant à la gentille dame, nous en connaissons tous également qui ont réponse facile aux questions les plus inextricables du monde dans lequel nous vivons, « nom d’un balai » !
« Jean Marc le forgeron humaniste » *
Vernissage jeudi 5 juillet 2018 à 18h à La Galerie à BOZOULS Aveyron,
et projection de l‘émission de Jacques Chancel :
« Jean Marc ou le ciel forgeron »
Suivi d’un échange avec la famille
jeudi 5 juillet 2018 à 20h30 à l’espace Denys Puech
(à BOZOULS 6 rue Henri Camviel )
Exposition visible tous les jours à La Galerie (9 allée Paul Causse, Bozouls 12340) du 4 au 22 juillet, de 10 h à 12 h 30 et de 15 h à 18 h
micheline vaudenay
Je ne connaissais pas les œuvres de ton père. En nous en envoyant des photos tu nous le fais connaitre et, de plus, avec ton cœur, c’est primordial.
J’aime bien ces sculptures qui parlent d’elles mêmes (Rossinante, j’adore) et « nom d’une pipe » c’est bon à voir ! Dommage qu’entre chez moi et chez toi il y ait tant de kilomètres. L’expo aurait lieu en septembre, un peu avant l’Aragon par exemple, j’aurai couplé les deux voyages. Mais là, malheureusement, ce n’est pas possible. Mais je te suis de tout coeur. Donnes nous encore des nouvelles de ton père sculpteur forgeron.
Micheline
Alain-MARC
J’essaierai Micheline, de présenter régulièrement quelques œuvres de cette exposition, tu auras ainsi l’impression de la visiter un peu…
Daniel
Nom d’une pipe, quel talent!
Alain-MARC
Comme tu dis !
Nicolas globe croqueur
Excellent billet et tellement exact sur la réalité quotidienne d’une certaine époque du moins, celle de ton père, emprunt d’une certaine convivialité.
Alain-MARC
Je crois Nicolas, que tu auras vraiment plaisir à découvrir ces œuvres de visu, on en reparlera…
PETIT
cher ALAIn,
j’espère que cette exposition consacrera tous les talents de ton Papa et te rendra fier toi, qui depuis des années, pense à cet hommage tant mérité. Malheureusement, nous ne pourrons être présents André et moi physiquement mais nos pensées t’accompagneront. Comme je te le demande dans un courrier que tu vas recevoir, feras tu éditer un carnet ou un livre sur les oeuvres
Nous serions alors intéressés..
toutes nos amitiés.
monique et andré
Alain-MARC
Merci Monique, André, oui, je pense réaliser quelque chose à l’avenir, du mieux que je pourrai. Je n’ai pas pu jusqu’à présent car les photos des œuvres depuis des années sont toutes soumises à des droits à l’image des photographes tels, que je ne peux y penser pour l’instant (vu qu’il y a plusieurs centaines de photos signées ou d’agences de presse, de son début, capitales dans le développement de son œuvre, dont la trace des acquéreurs est perdue). Si j’arrive petit à petit à faire mon tour du monde (d’Europe et de France d’abord), pour retrouver une partie de ses œuvres je ferai les photos moi-même, et là, on aura le plus beau catalogue qu’on puisse imaginer !
Kuntzer
Les sculptures de ton père sont superbes! Il eut été dommage de les laisser méconnues! Bonne expo.
Alain-MARC
Merci Jacqueline, j’en mettrai d’autres en ligne dès que je pourrai, à bientôt par billet interposé !
greffioz
Bonjour Alain ,
merci pour ce témoignage qui me touche comme beaucoup . J’aurai grand plaisir à parcourir l’oeuvre de Jean MARC étant en vacances à Villeneuve d’Aveyron du 14 au 28 juillet .Je m’en réjouis déjà .Cette soirée en mémoire de son talent ne peut être que réussie .
cordialement
Jean G
Alain-MARC
Alors à bientôt Jean, on sera très heureux de vous avoir !
Cadou
Bravo pour ces propos qui font revivre le personnage que nous avions eu le plaisir de rencontrer un après midi dans son atelier.
Un souvenir inoubliable de cette rencontre.
Je vous souhaite pleine réussite de cette expo et qu’un grand nombre découvre ce Personnage.
Bien cordialement.
Alain-MARC
Merci Gérard, vous en saurez plus, j’essaierai de faire un petit compte-rendu ici !
MICHEL Monique
Quel talent pour représenter la vie tout simplement, des rencontres….
Bel hommage pour ton papa . Que cette exposition t’apporte beaucoup de bonheur.
La Bourgogne Rodez, un peu loin mais je penserai à toi.
Toute mon amitié Monique
Alain MARTY
Superbe sculpture de ton papa dont je ne connaissais pas l’existence en tant qu’artiste. Je comprends maintenant pourquoi le fiston a autant de talent. Et surtout quelle truculence pour raconter la genèse de cette sculpture, avec tout le croustillant de la vie « ordinaire » des gens.
Mais il n’y a rien d’ordinaire dans la vie. Il suffit de savoir observer et écouter, ce que ton père et toi faites si bien.
J’irai à Bozouls voir l’expo, avant le 22 juillet.
Au plaisir de te revoir, au sol ou en l’air.
Bons vols
Alain-MARC
Merci Alain, cela me fait d’autant plus plaisir de ta part que j’apprécie la justesse, la finesse et perspicacité de ton jugement !
Espinasse Maryvonne
C’était … il y a très longtemps. Je visitais pour la première fois Cordes sur Ciel et je me suis arrêtée, suffoquée d’admiration, devant une sculpture de Jean Marc : « La force de la pensée ». Je n’ai jamais rien vu d’aussi fort depuis.
Alain-MARC
Merci pour votre commentaire Maryvonne. Il faudrait que des sculptures comme celle-là ne tombent dans l’oubli, c’est le combat que je mène, mais il est difficile car pour l’instant aucune autorité dans le domaine culturel ne s’intéresse à l’œuvre de JEAN MARC et c’est trop injuste !