1) – Petit rappel :
Mes peintures des années 2016 / 2017 :
En 2016 / 2017 plusieurs décennies de recherche picturale m’ont amené à développer une peinture dont la perception visuelle (formes et couleurs) change selon la distance et le point de vue (souhait de développer une action physique du spectateur vis-à-vis de l’œuvre par son déplacement dans l’espace, en même temps qu’une réflexion concernant l’emprise du point de vue sur l’opinion). Mais je veux franchir les limites du visuel et aller plus loin en développant une approche qui permettrait d'entrer "physiquement" dans le champ pictural en échappant à la distanciation visuelle...
C’est sur la base de ces travaux que je prends conscience fin 2017 de l’importance du numérique et des nouvelles technologies pour servir ma démarche créative par l’apport du virtuel et des réalités mixtes et augmentées qui me permettraient peut-être de franchir cette frontière. S’en suivent deux années d’autoformation dans ces spécificités...
Je présente ainsi ma première toile (« Chiroptera Universalis ») amplifiée numériquement par Réalité augmentée au salon des carnets de voyage de Lourmarin le 13 avril 2019.
Mon intention est de montrer que l’apport de ces technologies peut révolutionner le carnet de voyage en doublant la démarche carnettiste traditionnelle d’une ampleur narrative, diachronique, et onirique n’ayant pas de limites : c’est de la pensée, de la mémoire matérialisées à l’état pur qu’aucun autre moyen ne permet de visualiser de cette façon !
La dernière version de Chiroptera qui vient d'être mise sur le marché des NFT est visualisable en Réalité Augmentée avec l'application pour artistes ARTivive, qu'il vous suffit de télécharger sur votre smartphone pour voir et entendre cette peinture s'animer.
Or, ce travail n’intéresse pratiquement personne (provoquant seulement pas mal de regards incrédules et narquois, on n’accorde d’ailleurs aucune attention au côté prémonitoire illustré par ma toile dont la thématique préfigure pourtant une menace pandémique majeure et imminente - relire mon billet de l’époque -).
Cependant, je poursuis mes recherches et propose dans la foulée mon premier carnet en Réalité augmentée au jury du Rendez-vous des carnets de voyage de Clermont-Ferrand qui le rejette, n’y trouvant sans doute aucun intérêt (c’était le carnet du Saugeais épuisé depuis, que j’ai complètement dés-initialisé pour n’en conserver à présent en souvenir qu’une page active largement reconnue depuis par d’autres acteurs que ceux de Clermont-Ferrand, qui est aujourd’hui en vente NFT dans le cyberespace avec une valeur estimée qui dépasse au centuple celui du carnet lui-même).
Ce rejet de l’époque par l’équipe de Clermont-Ferrand en qui j’avais toute confiance (et que j’imaginais capable de prospective novatrice) décuple alors ma volonté d’aboutir à une présentation qui établisse de façon incontestable l’affirmation de ma démarche comme assez solide et suffisamment avant-gardiste pour appartenir à l’une des branches d’expressions artistiques du futur qui soit une véritable avancée créative, un vivant témoignage des mutations culturelles liées au numérique, et une assertion révolutionnant le regard qu’on peut porter sur l’art.
Cela aboutira à mon exposition de juillet 2021, où, avec le soutien des sculptures céramiques de ma sœur, les visiteurs découvrent à La Galerie parmi une quarantaine de peintures (dont certaines d’assez grand format) près de la moitié d’entre-elles amplifiées de Réalité augmentée.
Accueil très favorable, et même unanime, tant du public que de la presse !
Mais je dois à présent confirmer cet accueil dans un lieu d’art contemporain en confrontation avec des acteurs du marché de l’art à un niveau plus élevé, et si possible dans une manifestation plus prestigieuse que celle d’un simple salon de carnets de voyage, également dans une rencontre où je ne sois pas connu…
C’est ce qui est fait le 22 octobre dernier au Salon International d’Art Contemporain ART 3F de Marseille où l’engouement du public, l’attention de plusieurs de mes confrères artistes, l’enthousiasme des collectionneurs, et l’intérêt de différentes galeries, me confirment que j’avais raison de persister, et que j’ai bien fait d’amener en ce lieu outre mes peintures et mes deux premières sculptures augmentées numériquement, un premier volume virtuel « composite » flottant dans l’espace (« Aragonite blue 1 »), uniquement visible au milieu du stand par une application dédiée.
Mais ce qui m’encourage le plus ce ne sont pas les ventes que j’y fais et les accords qui vont s’y dessiner, c’est cette reconnaissance d’acteurs dûment patentés pour une idée et des réalisations qui avaient été méprisées par d’autres, alors qu’elles m’avaient demandé une formation spécifique et un travail considérable.
Aussi, l’exposition qui suit en décembre à la galerie des Capucines en banlieue de Rodez n’est qu’une formalité, et j’y présente deux nouveautés essentielles à mes yeux pour le futur : un grand « Prométhée » (anticipant les œuvres « fixes » visualisables de l’intérieur sur lesquelles je travaille actuellement), et une « sphère virtuelle de téléportation spatiale » bouclant ma série de « l’aragonite bleue de Malaval » dans laquelle les spectateurs peuvent visiter l’endroit de la rivière souterraine de Malaval où j’avais réalisé mes aquarelles initiales d’étude préalable en septembre 2020 (anticipant mes futures œuvres « métamorphosables » transportables et modifiables à volonté avec son seul smartphone, par qui que ce soit ayant accès à l'application).
Si vous voulez en savoir plus sur cette exposition, voici mon interview à ce sujet sur la radio RTR :
Ci-contre mon grand "Prométhée" flottant au-dessus de son socle - déclencheur :
2) Le temps présent : persuadé que nous sommes en plein changement de monde et que l’art traditionnel lui-même va subir de profondes mutations, je poursuis mes recherches et découvertes avec passion...
De nouveaux projets sont en cours dans ce domaine dont je vous reparlerai plus tard, mais pour l’instant, sachez si vous voulez investir dans l’avenir de mes créations que les fichiers numériques de neuf premières œuvres développées en Réalité Augmentée viennent tout juste d’être portés sur le marché des NFT par l’une des galeries rencontrées à Marseille (dont « Chiroptera Universalis », 3 aquarelles extraites de carnets et une sculpture inclusion), vous pouvez vous les offrir en cliquant ici (même si elles sont pour l’instant ouvertes au plus offrant, leur valeur est celle de l’œuvre physique correspondante).
3) L’avenir : 3 expositions sont dès à présent programmées pour 2022, l’été et l’automne prochain (ainsi que des expositions collectives), avec l’intention d’y exposer mes « sphères virtuelles d’immersion » dernière génération, qui permettront aux visiteurs d’entrer physiquement dans le prolongement virtuel de l’œuvre matérielle elle-même.
Je travaille aussi à partir du même concept en peinture (l’illustration sonore accompagnant leur visualisation étant la transcription sonore auto générée par chacune d’entre-elles).
Mener à bien tous ces projets compte tenu de la complexité informatique ajoutée à la réalisation des œuvres physiques, de la bonne tenue des stages, de leur préparation, de la préparation et du suivi des visioateliers est un travail énorme, mais j’ai la chance de pouvoir me lever assez tôt et de me coucher assez tard (tôt) pour pratiquement doubler mes journées, tout en continuant en parallèle de me maintenir sportivement en forme.
Alors, merci de me suivre cela me dynamise aussi, et « à plus » pour la suite !
En photos ci-contre, la sphère virtuelle de "téléportation spatiale" nommée :
"Salle des aragonites bleues de Malaval", présentée pour la première fois à la Galerie des Capucines, qui boucle cette série des "aragonites bleues" et nous fait entrer dans une perspective de création qui appartenait jusqu'ici à la science fiction.
En haut, la sphère devant l'entrée de la galerie, en bas l'intérieur de la sphère dans laquelle on peut s'imaginer être au plus profond du réseau souterrain de Malaval, avec l'émerveillement des cristaux d'aragonite bleue ruisselant du plafond...Elle n'est pour l'instant qu'un test de mise au point de créations bien plus étonnantes desquelles je vous reparlerai bientôt...
Elizabeth Rochet
Tu nous surprendras toujours! Mais, comme dans beaucoup de domaines, il est toujours difficile d’avoir raison trop tôt! Amitiés
Elizabeth
Alain-MARC
En tout cas, la reconnaissances de ce travail par certains acteurs non négligeables des milieux artistiques (dont la valeur critique en vaut bien d’autres), me donne maintenant suffisamment de recul pour ne considérer que comme péripéties mineures le embûches rencontrées sur le chemin…
Nicolas globe croqueur
Bonjour Alain.
Ta démarche est quelque part un peu avant-gardiste, et, du moins, elle a bousculée la « zone de confort » du jury des rendez-vous du carnet de voyage de Clermont-Ferrand.
Laissons-leur le temps d’ « assimiler » ces nouvelles « perspectives ».
En tout cas, pour ce qui me concerne, témoin de tes démarches innovantes, cela me ramène à beaucoup d’humilité, dans la mesure ou « l’amateur éclairé que je suis » se trouve encore loin du niveau des réflexions qui sont les tiennes.
Bon courage pour la suite, dans la mesure ou je pense que tu devras « batailler » pour intégrer tes œuvres en réalité augmentée et le concept qui l’accompagne dans les grands évènements culturels.
Alain-MARC
Oui, c’est exact, Nicolas, je ne me fais aucune illusion, mais j’ai maintenant bien plus de personnes ouvertes et compétentes qui non seulement me soutiennent, mais misent sur mon travail et s’engagent à mes côtés !
micheline vaudenay
quelle énergie !!! Alain tu n’arrêteras donc jamais pour souffler ? C’est revigorant de voir toutes tes activités. Continue, tu as su anticiper les nouveaux besoins des gens et travailler avec les nouvelles technologies. J’avoue être vraiment dépassée par tout cela, je me réfugie dans le classique que j’estime méconnaitre beaucoup trop. Alors je m’y plonge, un peu comme toi dans la réalité virtuelle. Ton secret pour ta forme olympique ? Ta vitamine C miracle ?
En tout cas tu nous enchantes toujours. Je ne crois pas que je pourrai encore assister à tes stages, trop fatigants pour moi (je n’ai pas ton énergie, moi !) et les visio sont trop techniques pour mon petit ordinateur et mes encore plus petites connaissances informatiques, mais je te suis quand même.
Bravo Alain, continue à nous faire rêver à bord des cyber espaces….
Alain-MARC
Merci Micheline, pour ta gentillesse et ton commentaire. Mais je vais te rassurer : ce qui est important est d’avancer dans ce qu’on aime en se faisant plaisir, et c’est formidable de le faire dans des domaines désormais classiques. Raison pour laquelle je continue en parallèle de mes « recherches » d’œuvrer et surtout de transmettre dans ces domaines-là, qui sont la base essentielle à mes yeux de tous les autres. C’est donc très bien de s’y épanouir, par contre, ce qu’il faut absolument éviter c’est sans s’en apercevoir, de stagner dans une « complaisance » stylistique entraînant un processus rétrograde (ce qui n’est pas le cas pour toi, de part ta dynamique personnelle) !
Christophe Desrayaud
Bonjour Marc, moi je suis avec grand intérêt tes travaux sur la réalité augmentée. Je n’y comprends pas grand chose mais ne demande qu’à être initié
Cordialement
Alain-MARC
Bonjour, Christophe, et merci pour ton commentaire. je pense pour ma part que la réalité augmentée et le virtuel s’adapteraient très bien à ton travail, pouvant participer au développement de ton univers, ils en seraient le prolongement.
Je crois qu’il nous faut juste un peu de patience pour que les outils encore complexes qui permettent cette transmutation et demandent pas mal de temps d’apprentissage se simplifient et deviennent plus conviviaux, faciles d’accès.
Car aux contraintes de cette « lenteur de création numérique » pour qui n’a pas une formation spécifique (c’est mon cas), s’ajoutent celles de l’évolution permanente de ces technologies, et de l’asservissement auquel nous sommes assujettis par rapport aux plateformes qui permettent la « lecture » et le stockage de nos réalités augmentées : elles peuvent du jour au lendemain faire une mise à jour algorithmique qui peut modifier la lecture de tes fichiers numériques, pire, elles peuvent supprimer tout ce que tu as mis en ligne chez elles (ce qui m’est arrivé avec l’une d’entre elles juste avant mon exposition à La Galerie de Bozouls) ! Voilà, pour le côté technique, mais je pense réellement que tout cela évoluant, il y aura un grand nombre d’artistes qui pourra à l’avenir s’emparer de ces outils pour prolonger la création dans un monde qui est en train qu’on le veuille ou nom, de balayer pas mal de concepts (certes fort sympathiques), mais qui appartiennent au passé, je dirai même à la préhistoire, puisque depuis la préhistoire on n’a guère dépassé l’usage de la matière, des pigments et autres médiums ou adjuvants, pour traduire et matérialiser de façon plastique et créative les axiomes de notre pensée. Cette révolution (qui n’amoindrit cependant en rien les expressions et techniques traditionnelles, fondamentaux incontournables de notre humanité, heureusement) appartient réellement aux créateurs qui veulent franchir les frontières du présent pour appartenir déjà à l’avenir, à un monde de demain (mais qui existe en grande partie dès aujourd’hui) où la « dématérialisation » sera l’un des maîtres mots de nos sociétés, où les perspectives qui en sont presque infinies doivent rester dans les mains des artistes au service de l’humain en l’élevant et non en l’asservissant, en développant ses qualités les plus positives avec justement ces outils-là. Ce sera le moyen formidable d’un nouvel humanisme qui devrait nous ramener à nos valeurs fondamentales, en luttant justement contre les dérives qui menacent l’humanoïde qui se profile à l’horizon. Cela ne se fera pas avec les « outils » du passé, mais avec les moyens du futur !