Regardez les images qui suivent : mes conseils carnettistes, que vous retrouverez avec nombre de beaux articles et autres-conseils de mes principales consœurs et confrères professionnels dans le dernier hors-série des Éditions du Chevalet "Le Manuel pratique du carnet de voyage" (à acheter avant la fin du mois), ne changent pas, ce sont d'ailleurs les premières choses que je transmets dans mes stages aquarelle (et carnet) de voyage...
Là, sur les photos choisies par la revue, je suis sur une barge au Tibet, en train de dessiner des moines que nous allons accompagner jusqu'à leur monastère, sur l'autre photo au Machu Picchu au Pérou lors d'une journée mémorable…
Mais cela n’est qu’anecdotes, épisodes d’un cheminement qui m’a amené à repenser le concept même du voyage, au sens que l’on donne au carnet dont il est le produit, et ce qu’il devient une fois terminé. Parce que, je ne pouvais me satisfaire d’un objet figé, aussi éloquent soit-il. Le carnet ne devrait être qu’un prétexte, un début « d’autre chose » plus important (e) que le carnet, de même que le voyage ne peuit être seulement une parenthèse d’évasion et d’oubli du quotidien, une sorte de drogue géante garnissant le temps qui passe en donnant l’illusion de remplir sa vie avant de passer à l’épisode suivant.
Bien sûr, j’ai toujours eu un grand plaisir à transmettre et à partager, car il faut apprendre à bien utiliser les outils et procédés de l’aquarelle de voyage (différente de celle de « chevalet », destinée plutôt à l’encadrement), si on veut s’exprimer plus librement et avec plus de force évocatrice dans son carnet, et aujourd'hui, c'est avec le même enthousiasme que j'emmène en Andalousie mes stagiaires (j'ai restreint mes stages à l'espace Schengen, et plus précisément à la connaissance - véritable et non superficielle - de régions et de pays particuliers que je connais très bien, nécessitant un suivi approfondi d'année en année).
Cela ne nous change guère par rapport aux voyages aux longs cours, sinon que nous partons avec de plus larges conditions de sécurité, en découvrant des choses tout aussi intéressantes, passionnantes même, tout en éliminant au maximum les imprévus... Mais il n’y a pas que cela : la démarche serait stérile, si une fois sa page réalisée on ne pouvait toucher à une sorte de transcendance dont l’alchimie tient à un « tout », dont le voyage et son carnet illumineraient la caverne de nos doutes et de nos errances, donnant un sens nouveau à nos vies, l’ouvrant délibérément sur des horizons infinis.
Tous ces acquis pour le partage, pour vous, pour élargir vos aptitudes à plus de bonheur dans le vécu créatif de vos voyages n’a cessé d’évoluer à mes yeux depuis 45 ans, et si mes références sont toujours celles des grands maîtres (Turner, Delacroix, par exemple), il m’importe beaucoup moins que le trait ou la couleur soient parfaitement justes, que le carnet ne soit qu’un bel objet séduisant en surface s’il reste « creux » à l’intérieur, ne traduisant pas cette flamme assez indéfinissable, née du mélange de l’expérience et de la connaissance, nourrie de l’indicible aventure d’une connivence entre l’espace, le temps, la rencontre, les échanges, l’intention, les évènements, et les racines de notre intériorité qui font que nous sommes ici et maintenant. Une reconnexion à l’existence, voilà ce qui me paraît le plus important au niveau de ce que je partage dans les stages, je considère que c’est une chose essentielle.
Bientôt, auront lieu les stage de Provence et en août ceux du Jura oriental (seul stage où il me reste encore une place cette année en chambre twin dames), où je transmettrai ces préceptes tout en apprenant à réaliser de jolies aquarelles de voyage : un vrai bonheur à partager !
Au fond du gouffre de l'Aven Noir, dans l'aventure folle du carnet d’exploration, avec l'équipe de pointe du spéléologue Roland Pélissier, quand nous restions plusieurs jours de file en profondeur à découvrir des lieux qu'aucun humain n'avait vus avant nous... Une expérience qui a largement participé à l'évolution de mon regard sur le carnet de voyage !
Mes expériences picturales en vol, pour le travail de Réalité augmentée (en cours) des "Esprits de l'air", continuent de me conforter dans la pensée que les limites carnettistes ne sont pas restreintes à la seule pratique traditionnelle : transcender le réel lors d'engagements allant au-delà d'une simple page "bien faite" peut aussi exister comme passerelle vers d'autres formes de perception...
Ce qui change pour moi, et modifie complètement ma relation personnelle au carnet de voyage (que je n'aborde pas dans mes stages, car trop complexe actuellement à mettre en œuvre pour beaucoup), est d'abord le fruit de mes investigations dans mon rapport au monde (qui lui aussi, change très vite, ce qui amène à de nouveaux paradigmes), qui sont mes recherches et expériences à la fois physiques (et souvent engagées, comme celles des "Esprits de l'air", ou du carnet d'exploration qui m'a amené 7 années durant dans une aventure inimaginable et risquée au fond du gouffre de l'Aven Noir).
C'est ensuite, préfigurant tous les bouleversements informatiques et numériques en train de changer actuellement nos sociétés, l'entrée des "réalités" nées des nouvelles technologies numériques (Augmentées, Virtuelles, et Mixtes), dans la perception et la traduction de mon regard carnettiste sur ce qui m’intéresse.
Chacun de ces mots mériterait une explication à part entière, ne voulant rien dire pour la plupart d’entre nous. Pourtant, ce sont les nouvelles narrations.
Pourtant, ces mots sont essentiels dans l’évolution du carnet, qui ne sera plus seulement le réceptacle graphique d’une mémoire de l’instantané, mais une ouverture incroyable au spatio-temporel, une arche aux possibilités quasi infinies, et cependant, dans les prospectives d’un « futur du carnet de voyage » nos amis (es) du "Manuel du carnet de voyage" (en fin de revue) les ont omis tout simplement, évoquant tout juste l’usage du numérique à travers « Lives » et montages d’animation, qui appartiennent déjà selon mon point de vue à une rhétorique du passé, les technologies évoluant très, très vite.
Dépasser le cadre de l'aquarelle où la seule notion de perspective dépend de la perspective géométrique linéaire a été mon premier objectif : donner cette notion unique de l'espace, qui vous projette dans l'air cristallin vous séparant des sommets à gravir, a été une récompense sur mon chemin des nouvelles réalités, où l'émotion n'appartient pas seulement qu'à la perception première du regard.
C'est ensuite la mise en application des éléments récoltés lors des expériences souterraines, associés aux avancées de haute technologie numérique dont j'étudie les codes tant bien que mal, qui me permettent de réaliser mes premières Réalités augmentées de grandes dimensions, permettant d'entrer à l'intérieur même des aquarelles initiales...
Faire surgir un animal de son image dessinée (ou de son modelage) a été un grand bonheur : à présent, le jaguar de la forêt de Tikal (ici "récupéré" de l'une de mes sculptures inclusion) peut gambader autour de nous, les aras voleter au-dessus du carnet, on a une perception complètement différente du simple animal dessiné...
Dans le carnet du Guatemala, ma sphère interactive de la Grand-Place de Tikal, où on peut littéralement s'immerger à 360° sur le bord de la terrasse de la Pyramide des masques, est le pur produit d'une nouvelle modification de la perspective qui de géométrique linéaire, passe à équirectangulaire (difficile à réaliser sur le motif, mais à la traduction sphérique incroyable, qui révolutionne réellement la manière de dessiner l'espace autour de nous) !
Là, on est à l'intérieur de la sphère sur la terrasse de la pyramide des Masques : on peut se servir de son smartphone comme d'un hublot par lequel on peut voir tout ce qui se passe autour de nous à 360°, mais rien ne vaut un masque de Réalité virtuelle ou mixte qu'on porte comme des lunettes pour se retrouver vraiment transporté dans le temps et l'espace par l'aquarelle, sous les nuages qui défilent, face à la Grand-Place de Tikal toute bruissante de la jungle qui l'entoure...
L'aquarelle papier originale de Tikal en perspective équirectangulaire (150 x 75 cm)
Bien que cette approche ne soit pas encore largement adoptée, elle est considérée par certains spécialistes comme création à part entière, mais ils ne viennent pas des milieux carnettistes, et si j'ai maintenant le plaisir de voir mon travail par eux reconnu (voir aussi mon interview dans "RA pro" qui est remise en avant dans leur dernière newsletter), je me questionne sur la direction à prendre :
- continuer à enseigner la maîtrise traditionnelle de l'aquarelle de voyage sans aller plus loin dans mes expériences créatives personnelles (en ne consacrant mes travaux expérimentaux qu’à la création pure « hors carnet », par exemple en "art contemporain") ?
...Ou continuer de poursuivre dans le domaine carnettiste également, mes recherches innovantes ?
Qu’en pensez-vous ?
Jouvenceau Marguerite
bonjour Alain
j’ai lu avec beaucoup d’intérêt vos idées
sur le carnet de voyage, sujet qui me passionne depuis quelques temps.
j’ai moi-même laissé les aquarelles sur chevalet au profit du carnet qui permet
mieux que des photos de fixer les instants
précieux que l’on vit au cours d’un voyage
Bien amicalement
Alain-MARC
Je vous comprends tout à fait, Marguerite ! Le carnet de voyage (et à travers lui l’aquarelle de voyage), les croquis, les pochades rapidement enlevées apportent dans la durée plus de satisfaction que l’introspection de « l’aquarelle fermée », qui certes exprime davantage une expression plus aboutie, mais qui n’aura jamais la spontanéité d’un simple trait ou tache de couleur posés sur le papier dans une synchronicité temporelle qui fait toute la différence !
Lepoutre
cher Alain, a cause de l’âge avec ses petits soucis, j’ai renoncé à venir en stage avec toi..mais j’ai gardé de ces moments, une intensité d’émotions ; en feuilletant mes carnets je sais que ce n’est pas la réussite formelle qui m’a beaucoup intéresséet, mais le lien avec ce que je dessinais, le moment, l’atmosphère ambiante, tes commentaires..pour moi une façon d’échapper au temps, d’élargir le regard, de s’imprégner. Tu cherches autre chose pour toi même : comme je le comprends ! tout ce que tu fais est vraiment captivant; mais quand tu organises tes stages, tu permes à beaucoup d’être heureux et tu élargis leur horizon ! ce que j’ai appris de toi, à ma façon je le transmets aussi : c’est du partage de bonheur, et chacun interprète et enrichit ce qu’il a appris avec ce qu’il est. Personnellement j’ai envie d’ajouter un peu d’écriture à mes carnets et de croquer ce qui est drôle, le plus possible.
bonne suite à toi, avec toujours tes grandes interrogations métaphysiques !
florence
Alain-MARC
Merci, Florence, crois bien que je ne t’oublie pas ! Ton joyeux talent, libre et coloré, exprime ce que tu dis. Et si tu ajoutes l’écriture, bravo, c’est encore plus complet ! Tu m’as sorti de la bouche ce que j’ai répondu à Marguerite à propos du temps, et je crois que tu as raison : je pense que je continuerai tant que ma santé le permettra à partager mes acquis et valeurs pendant les stages.
Lepoutre florence
je suis preneuse de ton futur livre : manuel de carnets
encore moi Florence
Alain-MARC
En fait, c’est déjà publié mais c’est sur l’ensemble des carnettistes qui y sont répertoriés (et pas que sur moi qui n’y fais qu’un bref passage), tu y trouveras quelques-unes et quelques-uns de mes meilleurs (es) confrères (sœurs). Il faut le chercher dans les kiosques, il n’en reste pas beaucoup, mais tu peux le commander aux Éditions du Chevalet.
Nicole Bousquet
bonjour Alain, qu’il est difficile de répondre à ton questionnement : ce sont deux mondes qui semblent tellement différents;
un carnet de voyage, à mon niveau, c’ est un formidable outil pour la mémoire des lieux, des sons , des visages, une manière différente d’observer autour de soi (après, chacun le traduit selon son talent…).
je comprends les maîtres, enseignant cet art du carnet, de s’ arrêter au numérique, comme je comprends parfaitement ton besoin d’évasion dans un univers beaucoup moins figé;
peut-être est-ce comme avec la musique classique contemporaine pour laquelle je n’ai pas encore les oreilles adéquates : c’est un saut dans l’inconnu que tu proposes. Mais si tu arrives à l’enseigner, pourquoi ne pourrions- nous pas apprendre ?
le bémol : je vieillis…
en attendant de te revoir je t’embrasse
Nicole
Alain-MARC
Merci, Nicole, je ne t’oublie pas non plus! Tu as raison, ce sont des univers complètement différents de par le fond et de par la forme, mais ils peuvent se compléter sur une passerelle que j’essaie de rendre productive, qui n’enlève rien au carnet traditionnel, mais lui apporte une nouvelle dimension en prolongeant ce qu’il contient d’une façon interactive.
Pour le moment, je n’ai pas encore réfléchi à un protocole formatif qui serait accessible à tout le monde, mais j’y pense sérieusement : la condition pour y participer sera de savoir se servir d’un ordinateur et avoir le sien portable, savoir utiliser différents logiciels numériques et multimédia (traitement d’image, traitement su son, montage vidéo, etc.), avoir au moins un smartphone avec de la place (une caméra, même d’action sera la bienvenue)… Si j’ai au moins une dizaine de personnes intéressés (es), on peut tenter l’expérience d’un petit stage de 5 jours ! (le budget serait celui d’un stage « normal d’aquarelle » + l’abonnement à la plateforme de diffusion AR), et le mouvement qu’on lancerait serait un vrai tournant du carnet de voyage !
Marie-Noëlle Wyss
Bonjour Alain,
Ce n’est pas facile de répondre à ta question! J’imagine que depuis le temps, tu as fait le tour de la question du carnet de voyage traditionnel et que tu as envie de passer à autre chose et c’est légitime.
En ce qui me concerne, j’ai commencé le carnet de voyage il n’y a que quelques années et j’ai encore beaucoup à apprendre! Alors égoïstement, je souhaite que tu continues les stages car je trouve que tu es très pédagoque et j’ai toujours un énorme plaisir à participer à tes stages. Tu es un enseignant hors norme Alain! Ce serait bien dommage pour les aquarellistes en herbe comme moi de se sentir « abandonnés » sur le chemin de notre apprentissage. Je pense aussi que sur le plan humain, tu dois avoir beaucoup de plaisir avec tes élèves. Si tu abandonnes les stages et expérimentes les nouvelles technologies en solo, tu vas peut-être souffrir d’un manque de relations humaines. C’est pourquoi, je répondrais à ta question en disant qu’il faut continuer dans les deux domaines! Bien sûr, c’est exigeant en énergie, mais tu en as à revendre! Je me réjouis de vivre le prochain stage dans le Jura en août prochain! 🙂
Grosses bises,
Marie-Noëlle
Alain-MARC
Merci pour ton point de vue, Marie-Noëlle, il rejoint la majorité des avis qui m’ont été envoyés (y compris de stagiaires très anciens, qui me suivent toujours en étant pourtant très doués en aquarelle de voyage, et donc, en carnet, qui m’ont également donné leur avis sur les réseaux sociaux ou par e-mail privé). C’est certainement ce que je vais faire : continuer de mener les deux à la fois tant que ma santé le permettra, car c’est certain, mener (bien) de front ces deux choses aussi différentes demande une énergie et une disponibilité considérables !
Tournet frabcouse
Bonjour.
J’arrive avec un peu de retard et mon message si je l’écrivais, ferait écho à la majorité des commentaires retournés. Comme eux, très égoïstement, j’aimerais que tu continues à mropiser des stages car j’ai tant à apprendre… Mais si ton choix te faisait pencher de l’autre côté, et bie n, je me réjouirai pour toi sachant à quel. Point cela te tient à cœur. Mais me sentirais un peu orpheline… Fais selon ton cœur. Tendresse et encore merci pour tout ce que tu transmets.
Alain-MARC
Ne t’en fais pas Françoise, tant que ma santé le permettra, je continuerai les stages. En les rendant les plus intéressants et uniques possible. Et je continuerai mes recherches en parallèle !
Catherine Hessler
Bonjour Alain. Pour répondre à ton questionnement, personnellement, ma philosophie se situe plutôt sur le ET. Je pense que l’approche évolutive vers le numérique est nécessaire, captivante, dans le flux de ce qui est en devenir dans notre civilisation. Donner cette ouverture et cette dimension aux classiques carnets est une chance, la promesse d’un voyage extraordinaire, une excursion au delà des limites. D’un autre côté, conserver une approche minimaliste et spontanée, qui ne repose que sur la perception d’un moment et la rencontre de l’autre, me semble également important. S’affranchir du besoin d’énergie, de matériel et de connaissances techniques est aussi sans doute une certaine forme de liberté. J’espère dans tous les cas te revoir très bientôt et bravo pour tout ce que tu fais, tout ce que tu explores et merci encore pour ton immense générosité. Catherine
Alain-MARC
Merci, Catherine, ce que tu dis est d’autant plus intéressant, que c’est évident : conserver une approche minimaliste et spontanée, qui ne repose que sur la perception d’un moment et la rencontre de l’autre sans nécessité d’énergie, de matériel et de connaissances techniques est, oui, une forme de liberté, entièrement d’accord !
Pour le moment, ma pratique est d’abord basée sur l’expression et la protection de cette forme de liberté qui rejoint ce qui s’est toujours fait dans ce domaine (et que je continue d’ailleurs d’enseigner dans mes stages). Le reste appartient à l’exploration de nouveaux champs d’expression (ou à l’élargissement des premiers), mais nécessite effectivement temps, énergie, connaissances de base autres que picturales, et une bonne prise de risques, car on avance avec nos seuls petits pieds dans un univers inconnu. Donc, tout à fait d’accord pour le « Et », car je n’abandonne pas nos fondamentaux, ce qui fait leur valeur, tout en explorant cet inconnu auquel on veut donner un visage, et que l’on veut transformer en réalité accessible à tous…
jumelle
Parfois on peut essayer de rester « En surface » et devoir fournir efforts pour subsister ou juste exister … à la technique qui devient folle… le risque se dénaturiser, pour servir la technique, les photographes font déjà bien cela, pourquoi vouloir aligner la peinture à la photo ! la sphérisation, les profondeurs de champ, le mouvement par la vidéo..une recherche d’innovation (utile ou pas pour amuser le peuple) .. deux incomparables techniques, car l’une EST MATIÈRE (la peinture) alors n’est il pas dommage d’essayer de la triturer, dans quel but, qu’elle soit « mode » « dans le courant ». La perdre au service de l’IA. Cela me fait penser à la mode » tout sur métal, et au bout …. une peinture froide, acrylique, et aujourd’hui dépassée… Ça fait partie de l’évolution, mais une galerie deviendra telle un parc d’attraction… jouer et entrer dans l’œuvre, pourquoi pas, mais l’essentiel n’est pas là n’est ce pas ! L’expérience est intéressante et co habite parfaitement avec le monde d’aujourd’hui. C’est bien pour un public qui ne sait imaginer, entrer dans l’œuvre avec le ressenti… pas la peine d’aller au fond de soi, le tout est servi par une lecture visuelle. .. comme l’Everest qui aujourd’hui devient une scène de théâtre. Allez y sans moi, car je recherche l’essentiel.
La peinture abstraite est quoi pour toi ! Un vouloir faire autrement ? Une recherche d’une autre regard ? Ou ton propre élan profond, ton propre dialogue ? Une course érotique, ? Oui il faut oser se poser toute ces questions pour te permettre de savoir où tu en es et ou tu veux aller, ce que tu veux nourrir vraiment ! C’est un choix très personnel, une partie de ton chemin. LA VIE N’ETANT QU’EXPÉRIENCE je comprend que tu as envie d’aller découvrir et poursuivre ton œuvre vers de nouveaux supports. La technologie est épuisante mais peu nourrir aussi. Ton livre m’intéresse aussi.
Alain-MARC
Je te comprends tout à fait, Christine, et je pourrai résumer ma réponse aux questionnements que tu poses en écho des miens par ma nécessité de rendre compatible ces deux choses opposées que sont la matière picturale avec sa « profondeur » (le pouvoir de projection intérieure qu’elle permet), et le monde entièrement dématérialisé rendu visible et perceptible par les nouvelles technologies du « dématérialisé numérique » (qui relève de la VR, AR, et RM), champ de création à explorer aussi. Mais avant tout, que je sois clair, mes peintures « augmentées » numériquement sont comme toutes les autres : elles existent en tant que telles, les gens qui les voient ne savent pas qu’elles sont « augmentées » tant qu’ils n’en sont pas informés (idem pour les carnets de voyage) libre à eux ensuite de vouloir ou non découvrir le « prolongement » de la peinture dans une autre dimension autre que celle dont ils ont la perception directe. Quant au formel ou à l’informel dans l’expression (et donc l’abstraction) ce n’est pas un problème pour moi (je suis tout à fait d’accord avec toi), ce qui compte est valeur intrinsèque de la motivation profonde qui anime une peinture, qu’elle soit figurative ou non (ce qui fait que j’ai des peintures figuratives et d’autres abstraites qui se « prolongent » en Réalité augmentée). Pour l’intéressant « Manuel du carnet de voyage » il n’est pas de moi ou sur moi, mais sur l’ensemble des carnettistes qui y sont répertoriés (je n’y fais qu’un bref et court passage) : tu y trouveras quelques-unes et quelques-uns de mes meilleurs (es) confrères (sœurs). Il faut le chercher dans les kiosques, il n’en reste pas beaucoup, mais tu peux le commander aux Éditions du Chevalet.
Dom Villard
et bien Alain, j’ai envie de te dire, après avoir lu et re lu tes questionnements, fais toi plaisir, tu donnes tellement à chacun des stages ( je crois bien que j’ai suivi un des 1ers en région parisienne sur les techniques mixtes il y a très longtemps! puis en aquarelle plus tard…) , qu’il faut bien que tu regardes pour toi même vers d’autres horizons, il me semble qu’on est toute une communauté d’anciens stagiaires derrière tes projets, alors fonce ! on te suit !!! je t’embrasse, domi
Alain-MARC
Merci, Dominique, comme j’en déduis des principaux avis (et donc du tien), je vais effectivement me faire plaisir en suivant mon intuition : tout en continuant d’animer quelques stages seulement (mais que je veux exceptionnels par la conjonction d’un grand nombre de choses que je maîtrise depuis 45 ans – la part du connu -), je vais continuer mes explorations de ces nouveaux champs de création qui appartiennent me semble-t’il à l’avenir (-la part de l’inconnu, en tout cas, le sentiment de participer à une magnifique aventure-)…
Aurore
bonjour
je l’ai déjà partagé, je regrette de ne pas avoir exploré le Tibet avec Alain…
pour ce qui est du magazine je l’ai acheté, et c’est une compilation d’aquarellistes »anciens, de croquis aquarelles assez classiques
je continue de chercher des ecritures plus personnelles et creatives de carnets sur le vif
Alain-MARC
C’est vrai que ça t’aurait beaucoup plu Aurore ! Et pour le reste suis bien d’accord, rien de bien nouveau dans ce hors-série, mais il peut être intéressant de récapituler un peu…
Nicole Guenin
Tout d’abord, quel plaisir de voir la signature de Nicole Bousquet dans les commentaires, et comme je suis entièrement d’accord avec ce qu’elle écrit, je n’en dirai pas plus. Question de génération sans doute! !Alors suis ton intuition du moment comme tu le dis car je crois que l’essentiel pour chacun d’entre nous est de faire ce qui lui apporte le plus pendant son passage sur terre et pour toi c’est à la fois l’aventure sous ses diverses formes physiques et intellectuelles, et le partage. Pour le temps actuel je crois que nous sommes encore trop marqués par les Grands Peintres Clsssiques et les IImpressionnistes pour nous lancer dans l’aventure virtuelle. Encore question de génération et par chance nous sommes encore nombreux à être « dans le temps », même si nous ne sommes plus « dans le coup » avec des têtes bien solides qui nous permettent de te suivre dans tes différents travaux et stages en imaginant y être encore, même si on participe moins.
Grosses bises
Alain-MARC
Merci, Nicole, tu sais, je te comprends tout à fait : il y a aussi un grand écart (je ne dirai pas « fossé » mais enfin on n’en est pas loin), entre les tenants d’un art aux expressions traditionnelles et à l’opposé ceux qui soutiennent des créations qu’ils considèrent comme complètement novatrices tant elles sont « dématérialisées ». Il faut être un peu fou de vouloir établir une passerelle entre les deux comme j’essaie de le faire, car dans le domaine de la création virtuelle la plupart des acteurs concernés prônent la rupture pure et simple avec les expressions traditionnelles. Personnellement, comme je pense que toute « œuvre de l’esprit » est liée à la transformation aussi bien de la matière que des idées, je pense que l’une et l’autre, qu’elles soient « palpables », visibles, ou invisibles à l’œil nu, existent comme le fruit d’une volonté, d’une démarche, d’un savoir faire, et donc qu’elles ne sont pas si éloignées que cela les unes des autres. Alors, comme je le fais déjà, je vais avancer dans les deux à la fois, les premières représentant toujours les secondes, et m’attacherai aussi dans le futur à le démontrer en « matérialisant » des œuvres d’origine purement virtuelles. Mes premières toiles en ce sens vont être exposées à la galerie du musée de Cordes-sur-Ciel le mois prochain ! Il faut être d’autant plus fou que le public n’est pas assez éduqué dans ce domaine (gros retard et confusion dans les connaissances où on mélange tout, à commencer par confondre les IA génératives avec les algorithmes à la base du différentes « réalités »).
En tout cas, ayant « fait mes preuves » dans le domaine d’un formel basé sur la tradition, et tout en voyant que mes recherches relevant du virtuel sont enfin reconnues en haut lieu par les spécialistes de ce domaine [j’ai l’honneur et le plaisir – après le concours international dont j’ai été l’un des lauréats en Autriche dernièrement – de devenir membre de l’association francophone de promotion de la réalité augmentée « RA-Pro » dont font partie quelques-uns (es) des meilleurs (es) experts (es) français (es) de la spécialité], je vais continuer de mener en parallèle les deux de front, d’autant plus que l’un s’appuie sur l’autre…
Nicolas globe croqueur
Bonjour Alain.
En réponse à ce que tu as écrit :
– continuer à enseigner la maîtrise traditionnelle de l’aquarelle de voyage sans aller plus loin dans mes expériences créatives personnelles (en ne consacrant mes travaux expérimentaux qu’à la création pure « hors carnet », par exemple en « art contemporain ») ?
…Ou continuer de poursuivre dans le domaine carnettiste également, mes recherches innovantes ?
Qu’en pensez-vous ?
Je répondrais qu’il faut privilégier les deux directions, en incluant de façon plus ou moins dosée la seconde démarche dans la première. En fait, tout dépendra aussi du niveau de tes stagiaires et si ton auditoire est plus ou moins réceptif à tes réflexions. D’ailleurs, c ‘est ce que tu fais un peu déjà.
Nicolas.
Alain-MARC
Oui, tu as raison, c’est ce que je vais continuer de faire !