Depuis le billet précédent, vous le savez, faire chanter à mes peintures mes poèmes est la concrétisation d’un vieux rêve !
Déjà, depuis plus de cinquante ans, je cherchais à aboutir à une sorte de synesthésie liant la perception de ma peinture et de mes sculptures à la sensation du toucher et du son, et j’avais réalisé lors d’une exposition de jeunesse une « structure sonore » (mi-peinture mi-sculpture), composée d’un grand panneau métallique recouvert de coupelles forgées que j’avais plaquées de bronze coloré ressemblant un peu à certaines catégories de lichens (je maniais en ce temps-là la forge, le fer et le marteau autant que l’argile, la toile, les couleurs et le pinceau), panneau qu’il suffisait de frotter du bout des doigts (ou mieux de n’importe quel objet, bout de bois ou porte-clés), pour créer de la musique concrète, toujours différente selon le sens et la pression avec lesquels on le touchait…
L’interactivité était toute simple, mécanique et intuitive, et je n’imaginais pas alors que 54 ans plus tard, j’allais avec un simple téléphone pouvoir faire « chanter » à mes peintures mes poèmes, certains d’entre eux dormant dans mes cahiers depuis bien avant cette époque-là !
C’est bien sûr grâce aux dernières avancées numériques que cela devient possible aujourd’hui : le son étant intimement lié à la peinture de façon algorithmique est révélé par le scanner du téléphone en même temps que l’on voit se modifier et s’animer cette peinture par vidéo et 3D. Il suffit de viser le tableau avec son smartphone, et la magie de la Réalité augmentée fait le reste, créant de petits groupes d'observateurs qui échangent entre-eux et établissent une relation spontanée très conviviale à la différence de la contemplation solitaire de la peinture telle que nous la connaissons généralement dans les musées !
Je précise que nous aurons dans quelque temps des lunettes identiques aux lunettes de vue qui permettront de ne même pas sortir son téléphone de la poche, ceux qui sont réfractaires à ce type d’expérience pouvant bien sûr se contenter de la contemplation traditionnelle du tableau, celui-ci étant d’abord fait pour être contemplé.
Mais pour qui veut en connaître la signification, la motivation expressive première, peut la voir (et l'entendre) de cette nouvelle façon.
Or, si elle implique une démarche différente, complémentaire et interactive (un véritable saut dans une dimension multidisciplinaire de l’approche artistique), le travail créatif et technique en amont n’en est pas moins complexe et exigeant, je vais par exemple vous faire écouter plusieurs versions de la chanson de mon « Ode à Amphitrite » (le tableau qui était sur l’affiche de l’exposition où nous étions dernièrement invités d’honneur avec ma sœur Françoise à Albi), chanson transcrite d'un poème que j'ai écrit il y a déjà longtemps :
Parenthèse : je n’ai ni les moyens de m’offrir les services d’un orchestre ni ceux d’un chanteur !
Hors, si je composais jusqu’à présent numériquement les habillages sonores de mes animations (je ne dis pas « musique » même si j’utilise des sampleurs, séquenceurs, synthétiseurs, et autres logiciels de composition musicale en me servant du clavier de l’ordinateur comme clavier de composition Midi ce qui est assez sommaire), j’ai par contre décidé cette fois de faire appel à une IA pour lui faire chanter mes poèmes devenus chansons (oui, si on connaît et maîtrise la technologie des IA on peut entrer dans une nouvelle relation au monde liant matière, techniques traditionnelles et haute technologie, avec humanité et même spiritualité, il suffit de savoir ce que l’on veut faire dès le départ), mais ne pas croire que ce soit aussi simple que cela si on veut un résultat en parfaite adéquation avec son projet (projet devant nous ramener à de l’humain au final)...
Par conséquent, les quelques morceaux que je partage là avec vous ne sont que des brouillons, des essais préliminaires à la version définitive qui « habille » à présent le tableau. Les vidéos illustrant ces différentes versions de la chanson sont également des recherches illustratives pour la version définitive de la Réalité augmentée se superposant à la peinture.
Quant à la « visualisation » de la déesse de la mer évoquée dans l’animation de la peinture j’en ai aussi réalisé plusieurs versions, dont cette première ébauche au crayon à papier, point de départ d’une déesse plus jeune et idéalisée au final :
1re version de la chanson d’Amphitrite : je cherche simplement une mélodie populaire facile à retenir comme on les aimait dans les années 50 / 60, mais qui soit toujours d’actualité. Je n'ai pas retenu cette première interprétation par IA de mon poème "Ode à Amphitrite" dans mon choix final, estimant qu'elle n'était pas assez en harmonie avec l'atmosphère du tableau.
5e version de la chanson d’Amphitrite :
Après l’essai de nombreux styles de chansons contemporaines dans un esprit « chanson française », j’en suis revenu à un rythme simple mais soutenu dans sa rondeur avec une mélodie mélancolique et accrocheuse, une instrumentation quasi romantique. Je n'ai pas retenu cette version dans mon choix final, estimant qu'elle n'était pas assez en harmonie avec l'atmosphère du tableau.
2e version de la chanson d’Amphitrite :
Je voulais ici un style de chanson contemporaine rythmée avec une influence moitié rock moitié « chant de marins », pouvant évoquer avec un certain lyrisme les dieux de la mer.
Cette chanson est la 2e interprétation par IA de mon poème "Ode à Amphitrite" destinée à l'animation en Réalité augmentée de ma peinture sur toile du même nom. Je n'ai pas retenu cette version dans mon choix final, estimant qu'elle n'était pas assez en harmonie avec l'atmosphère du tableau.
8e version de la chanson d’Amphitrite :
Là, j’ai longuement remanié les différentes interprétations précédentes et essayant d’en tirer un style de type « chant de marins » avec une version cadencée sur une interprétation à mi-chemin entre poésie « ambiance portuaire » en partie « slamée » en partie disco sous influence de rock répétitif. J’ai voulu en faire une chanson facile d’accès pouvant aussi bien être repris en chant traditionnel que dansé sans contraintes, en tous lieux, et circonstances. Je n'ai pas retenu cette version dans mon choix final, estimant qu'elle n'était pas assez en harmonie avec l'atmosphère du tableau.
Sortir des sentiers battus avec un produit d’art global sans s’écarter trop de critères populaires n’est jamais gagné (ou alors c’est la rupture totale, mais celle-là je la réserve plus tard à une peinture très différente).
En attendant, vous découvrirez au Salon International d’Art Contemporain ART3F le week-end du 15 au 17 novembre courant la chanson retenue au final de la peinture « Ode à Amphitrite » (que vous avez déjà vue dans le billet précédent : c’est une œuvre hybride Acrylique, impression et encres sur toile 85 x 85 cm + Réalité augmentée où Amphitrite déesse de la mer nous invite à embrasser l'inconnu, à explorer les profondeurs de nos propres vies et esprits. C’est un appel à vivre en harmonie avec nous-mêmes, les autres, et notre environnement, et à respecter la puissance, les mystères, et les équilibres des mers et des océans).
Alors, si vous êtes du côté de l’Alsace et du Grand Est à ce moment-là et voulez entendre et voir la dernière version de cette chanson en Réalité augmentée sur la toile à laquelle elle est dédiée (en même temps que plusieurs autres avec d’autres poèmes chantés), si vous voulez me rencontrer, c’est avec plaisir que je vous enverrai une entrée électronique gratuite pour 2 personnes, il vous suffit de me la demander par E-mail !
Martine Nicouleau
Je suis bluffée , émerveillée …. Bravo Alain !
Alain-MARC
Merci, Martine !
Nicolas globe croqueur (et photographe)
Merci de nous faire partager ces expérience et nous faire découvrir ces champs d’exploration en alliant la poésie, la musique et les arts visuels. Autrement dit, de rester, pour nous autres, celles et ceux qui te suivent, notamment, inspirant.
Alain-MARC
Merci, Nicolas, d’autant plus merci, que la bataille est rude quand on est seul, sans sponsor, galeriste, éditeur, relations bien placées qui peuvent t’aider…