« Invisibles mémoires » exposition, dans la foulée du salon ART3F de Marseille…

Il s’est ainsi écoulé deux mois depuis mon dernier billet et celui-ci, 9 semaines que vous n’avez pas vues passer, ou au contraire qui vous ont paru bien longues. Inexistantes, même, si vous me lisez pour la première fois, ou en tout cas, dont le temps, pourtant bien réel n’existe plus, là, maintenant, au moment où vous parcourez ces mots…

Aussi, ce que je partage avec vous aujourd’hui est si extraordinaire, qu’il aura fallu toute l’histoire de l’humanité conjuguée à celle de l’intelligence humaine pour y parvenir !

Sculpture dématérialisée « Aragonite II » projection holographique spatiale visible en Réalité Augmentée sur dessin 21 x 21 cm. C'est mon interprétation de la concrétisation immatérielle d'un amas d'aragonite, un minéral aux cristaux polymorphes de la calcite et de la vatérite, symbole de l'écoulement du temps au cœur des nuits karstiques, qui est paré de vertus magiques comme celles de purifier les corps énergétiques, de favoriser la vision spirituelle, et l'inspiration. Dans la vidéo à droite, on peut la voir sur mon stand avant l'ouverture au public, à Marseille, lors du dernier salon d'art contemporain ART3F.

Non, je ne parle pas spécialement de ce que j’ai réalisé là (qui n’est pas un montage photo, mais le produit tangible d’une partie de mes produits créatifs) : c’est de ce qui m’a permis de le réaliser, la fusion du numérique, du virtuel et de la Réalité Augmentée, avec la matérialité du bon vieux support papier et des pratiques de l’art traditionnel.

Une interrelation qui recule justement les limites de l’espace et du temps, ce fameux temps dont nous parlons !

Dans cette réalisation, l’un est visible l’autre pas, ou seulement avec l’objectif d’outils tels le smartphone, la tablette ou des lunettes de réalité augmentée/mixte qui permettent d’en percevoir la « réalité » comme l’horloge nous permet de percevoir celle du temps.

Pour le moment... Car les découvertes avancent dans le domaine de l’holographie de volumétrie tensorielle (tel celui du développement du « RYZ » entre autres).

– Mais faut-il tout rendre visible sans participation active du spectateur ?

– La part de l’invisible permettant d’aller plus loin dans le domaine de la contemplation, de l’émotion et de la connaissance ne mérite-t-elle pas un effort, une volonté de voir « au-delà du visible » qui mérite une interaction de celui qui veut voir, ou plutôt « savoir » (car dans « savoir » il y a « voir »)  ?

Cette « sculpture immatérielle » est l’une des principales « nouveautés » que je présenterai à mon exposition « Invisibles mémoires ». La manifestation aura lieu là, très bientôt, du 2 au 24 décembre à la Galerie les Capucines d’Onet-le-Château à Rodez, avec le soutien de la mairie de la ville et du sa dynamique MJC.

J’ai exposé « Aragonite II » pour la première fois au dernier salon d’art contemporain ART3F de Marseille où elle a été le sujet de passionnants échanges avec de nombreux spécialistes d’art et de culture (collègues artistes, enseignants, étudiants d’art, etc.), et pourtant on ne la « voyait » pas !

Mais alors, me direz-vous : – où est l’émotion du contact avec la matière, de la sensibilité du visible là-dedans ?

Elle y est toujours, comme dans toutes mes autres œuvres amplifiées en Réalité Augmentée, où la peinture reste « peinture », la sculpture « sculpture », qui peuvent se suffire en elles-mêmes, porteuses des mêmes émotions qu’auparavant. Ce qui change, c’est qu’elles deviennent en même temps toute autre chose : le substrat et le déclencheur d’une sorte de « cocréation » par le « participant » (et non plus spectateur) dans sa part de virtualité, dans son prolongement immatériel, tout en impliquant en plus du visuel plusieurs autres de ses sens (tels l’ouïe et le gestuel), le faisant directement entrer dans la dimension même de la pensée active de son auteur premier, tout en franchissant certaines barrières d’espace et de temps.

On me dit parfois : – mais ce n’est que de la vidéo ? Non, la spatialisation 3D n’est pas de la vidéo, et la vidéo est aussi un outil créatif qui a le formidable pouvoir (comme le cinéma) de nous faire voyager dans l’espace et le temps, de nous faire rêver, rire, pleurer...

C’est donc une concrétisation de la pensée, une énergie matérialisée, comme toute œuvre d’art en est une, que je souhaite partager avec vous dans cette exposition, et si je fais référence dans une grande toile à un petit cheval magdalénien (tels ceux des riches fresques pariétales de Lascaux), c’est que l’évocation de cette pensée faite matière (ou plutôt cette matière rocheuse et ces pigments devenus traces de pensée), en nous faisant voyager plus de 20 000 ans en arrière, résume à elle seule le rêve de transcendance de l’humanité tout entière qui est de pouvoir communiquer avec l’invisible autant qu’avec ses semblables, de se délier de l’espace et du temps qui nous amoindrit, pour que la mémoire ne soit pas qu’histoire et souvenirs figés du passé ou reflet inerte du présent, mais le vivant ferment d’une connaissance, d’une renaissance ou d’une vie éternisée, parce que transmise à autrui, objectif qui est aussi le mien.

« Invisibles mémoires »… « L’espoir est une mémoire qui désire », écrit H. de Balsac.

C’est ainsi que du réel perçu au réel pressenti, du formel à l’informel, du visible à l’invisible, de l’évocation du plus ancien passé à sa projection dans l’avenir, ce que je montre dans cette exposition n’est que la dimension visible d’une réalité, de traces (la trace n’est que l’empreinte d’un élément traversant le temps), porteuses d’espérance et d’intemporalité dont le numérique explore la mémoire par son interaction avec le support graphique, pictural ou plastique traditionnel.

Les portes de ce que ces nouvelles technologies nous ouvrent dans le domaine de la science, de la culture, des arts, de la communication, de l’information, sont fantastiques, parce qu’on va aussi pouvoir les utiliser autrement qu’en subissant les effets pervers, dangereux, et néfastes de ce que peut entraîner le métaverse et tous les risques d’une société entièrement virtualisée. Raison pour laquelle rester lucide et humain est l’un de mes moteurs de création à travers les œuvres de cette exposition.

Aussi, je vous y invite personnellement si vous pouvez nous rejoindre en toute convivialité et simplicité pour trinquer ensemble à l’occasion du vernissage jeudi prochain 2 décembre à 18 h 30 (en respect des conditions sanitaires bien sûr), d’autant plus, si vous êtes de la région et que je n'ai pas vos coordonnées, n’ayant donc pas pu vous envoyer un message d’invitation.

Puisque nous parlons de temps (qui est passé si vite), j’espère pouvoir en « petit cadeau de Noël » (afin de vous remercier de votre fidélité et de votre confiance), revenir bientôt sur les évènements qui devraient vous intéresser de ces deux derniers mois, mais qui ne m’ont pas laissé 1 min pour souffler (raison de la rareté de mes newsletters mais nullement signe de mon oubli) :

– le stage carnet de voyage aquarelle à la rencontre de la beauté des mémoires culturelles du sud ¨Portugal début octobre (de magnifiques carnets y ont été réalisés comme d’habitude, et à propos des stages 2022, le programme est ici en ligne sur ma page des stages, vous verrez, on revient en Aragon, quant aux visioateliers je suis si débordé ces temps-ci que je vous en reparlerai plus tard),

– le salon international ART3F d’art contemporain de Marseille,

– la fin et le résumé de l’exposition des œuvres de mon père JEAN MARC au musée de l’archéosite de Montans,

– ma rencontre créative avec le petit cirque Landri, témoignage de l’adversité des petits cirques face aux transformations de la société contemporaine, leur confrontation à la manière dont ils sont soumis à la marche inéluctable du temps…

– et bien d’autres billets que j’espère pouvoir écrire pour vous bientôt !

Alors, je vous le dis avec toute la force de l’énergie qui me permet de traverser le cycle des saisons : créons, partageons, et aimons. Apprécions les valeurs qui nous rapprochent, pas celles qui nous éloignent, et aimons le monde et la vie avant que ce temps insaisissable et infini ne soit au bout du chemin fini pour nous !

10 Responses

  1. Marilou
    | Répondre

    Quelle belle réflexion! Merci de ton partage .amicalement.Marilou (de la Réunion )

  2. micheline vaudenay
    | Répondre

    toujours intéressantes tes recherches et tes réflexions, Alain. Je reste encore dubitative mais c’est peut-être dû à ma génération. Donc je regarde et j’attends. Une crainte : est-ce que cette « réalité augmentée » ne va pas nous couper de la réalité vraie ? On voit déjà des personnes coupées du monde, les oreilles soudées à des écouteurs et les yeux rivés sur leur téléphone, est-ce que cela ne va pas devenir la mode du moment et on verra des personnes avec un casque de réalité virtuelle; Ce n’est qu’une réflexion qui me vient après la lecture de ton texte, ce n’est pas une critique négative, seulement une réflexion. en tout cas bravo pour ton dynamisme qui ne fléchit devant aucun obstacle.
    Bises
    Micheline

    • Alain-MARC
      | Répondre

      Ce sont les bonnes questions Micheline ! Tu as parfaitement raison de t’interroger comme je m’interroge, car c’est le monde entier qui est en train de basculer dans la virtualité. Énorme danger de manipulation des masses et d’asservissement par le numérique, le multimédia, l’informatique et toutes les tendances virtuelles ou « dématérialisées » en train d’émerger. Il va falloir faire avec et être lucide, car en même temps que le danger que cela représente (pour les jeunes générations surtout), c’est une chance formidable si c’est employé positivement, avec clairvoyance et lucidité, au service de l’humanité et de son épanouissement. C’est donc en ce sens que j’utilise ces technologies, non pour nous éloigner de toutes les formes d’art existant jusqu’ici, mais au contraire pour nous y ramener, pour les appréhender différemment avec les techniques d’aujourd’hui. C’est un mouvement que je ne connais nullement ailleurs que j’essaie de promouvoir à travers ce que je fais, qui s’adresse surtout aux jeunes et futures générations, justement, avec leurs outils et moyens d’expression, en occupant une place dans le cyberespace pour mieux y dialoguer, pour mieux y rencontrer mes semblables en écoute de leur conscience et encore non dénués de sensibilité, dans la perspective d’échanges conviviaux, physiques et bien réels lors de rencontres comme celles des expositions, des salons, des stages… Je pense que se projeter dans l’avenir en conservant et en partageant ses valeurs doit se faire aussi de cette façon-là si on a la possibilité de communiquer, de dialoguer et de créer avec les outils du futur sans renier ceux du passé.

  3. ANNIE TURPIN
    | Répondre

    Merci Alain pour ce partage.
    Annie

  4. Nicolas Dürr
    | Répondre

    Tes recherches et tes réflexions me font penser que plus un artiste acquiers de l’expérience, plus de nouvelles questions se posent à lui sans qu’il puisse en amener toutes les réponses. Pour ce qui concerne ton approche du virtuel, au moins est-elle envisagée par quelqu’un qui est bien dans le réel.

  5. florence lepoutre
    | Répondre

    Alain, sans être sûre de pouvoir venir, je voudrai savoir si ton expo d’Onet est ouverte la semaine avant Noël (22 apres midi ou 23 matin). Presque toute ma famille se retrouve à Noël dans un petit bled entre Marcillac et Conques.
    Bises et peut-être à bientôt
    Florence lepoutre

    • Alain-MARC
      | Répondre

      Je vois que je ne t’avais pas encore répondu, Florence, pardonne-moi, je ne cesse de courir, c’est la folie ! Mais j’irai le 24 décembre à la galerie de la MJC d’autant plus que ce sera le dernier jour d’exposition. Si tu passes te es bien sur la bienvenue !

  6. Elizabeth Rochet
    | Répondre

    Tu m’étonneras encore et toujours ! Quelle créativité, inventivité et vitalité! Je salue ton courage de te lancer à la pointe de ces nouvelles technologies que j’ai du mal à appréhender. Mais ton aragonite est superbe. Je te souhaite encore beaucoup de succès pou ta prochaine expo. Amitiés
    Elizabeth

  7. Maureen Kerleau
    | Répondre

    Alain, je rejoins tout à fait Nicolas. Il n’existe qu’une frontière très mince entre le réel et le virtuel, fruit de notre imagination. Nos réalisations artistiques sont nos propres interprétations d’une image supposée réelle, pas un copier/collé, particulièrement aujourd’hui avec la technique photographique et reproduction. On y met de notre âme et perception individuelle, le fruit de notre mémoire visuelle et sensorielle. Ta sculpture de l’aragonite m’interpelle tout particulièrement, l’ayant déjà interprété à ma manière !

  8. MC Parreau
    | Répondre

    Bravo pour tes recherches, ton esprit toujours en éveil. Tu cherches à élever encore plus haut l’Art et l’Artiste en donnant une autre dimension à l’œuvre, en la fécondant si je puis dire dans une autre « réalité ». Ce doit être passionnant de réveiller tout ce potentiel de l’œuvre primitive.

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